Il faut adapter le développement des villes au climat, dit le Bureau d’assurance

OTTAWA – Les preneurs de décisions au Canada doivent commencer à refuser des projets de développement sur des plaines inondables ou près de secteurs propices à des incendies de forêt comme ceux en cours à Fort McMurray, afin de prévenir une augmentation de dommages causés par un désastre naturel dans le futur, dit le Bureau d’assurance du Canada.

Trop de villes ont permis la construction de résidences et d’installations dans des endroits où des inondations ou des incendies pourraient les détruire, affirme Don Forgeron, président et chef de la direction de l’organisation.

Il s’agit du genre de planification qui peut avoir un impact, comme c’est le cas à Fort McMurray où, plus tôt ce mois-ci, un incendie immense a ravagé des secteurs entiers de la ville. L’incendie continue de brûler, causant l’évacuation de communautés et perturbant les activités des pétrolières.

L’incendie de Fort McMurray sera la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire canadienne. Selon Don Forgeron, les entreprises d’assurances devront payer entre 3 milliards $ et 9 milliards $. Il affirme qu’il est peu probable que les primes d’assurance augmentent à travers le pays en guise de conséquence des incendies de forêt et qu’il est trop tôt pour dire ce qui arrivera des taux d’assurance en Alberta.

Don Forgeron affirme également que les nouveaux développements augmentent la pression sur des infrastructures vieillissantes à travers le pays, plaçant davantage de gens en danger d’être victimes d’inondations.

Selon le dirigeant du Bureau d’assurance du Canada, le gouvernement fédéral doit investir stratégiquement l’argent pour les infrastructures vertes mis de côté dans son budget pour aider les communautés à combattre les effets des changements climatiques et réduire les paiements des provinces pour les catastrophes naturelles.

De la création du Fonds de secours aux victimes de catastrophes en 1970, jusqu’en 1994, le gouvernement fédéral a versé aux provinces une moyenne de 54 millions $ par année. Au cours des dix années suivantes, les coûts ont atteint environ 219 millions $ par année, puis 410 millions $ annuellement pour les dix années qui ont suivi.

Le budget fédéral de mars dernier a prévu pour les deux ans à venir, 518 millions $ pour les infrastructures vertes, afin d’aider les villes et les provinces à payer des projets qui visent à s’adapter aux changements climatiques. Cet argent fait partie d’une enveloppe de 20 milliards $ sur 10 ans pour aider à rajeunir les canalisations d’eau et des égouts.

Au cours des cinq dernières années, le fédéral a déboursé 148,8 millions $ pour aider les communautés à se préparer aux changements climatiques.