Inconduite sexuelle dans les partis politiques: L’«omerta systémique» dénoncée

QUÉBEC — L’inconduite sexuelle est le tabou ultime des partis politiques, qui pratiquent une «omerta systémique» chaque fois qu’ils sont confrontés à devoir gérer ce genre de situations répréhensibles.

C’est du moins l’avis de la députée indépendante de Marie-Victorin, Catherine Fournier, bien décidée à briser cette implacable loi du silence, en déposant un projet de loi à l’Assemblée nationale dans les prochains jours, selon ce qu’elle a confié à La Presse Canadienne mercredi.

Cette «omerta» sur les violences à caractère sexuel au sein des partis politiques doit cesser, plaide la députée indépendante, qui entend bien le rester.

Elle qualifie le phénomène d’«omerta systémique» puisqu’il est dans la nature même des partis, dans leur culture profonde, de cacher ce qui ne les avantage pas ou pourrait leur nuire. Pendant ce temps, agresseurs et harceleurs s’en tirent, en toute impunité.

La jeune politicienne souverainiste, qui n’a plus d’attache avec aucune formation, veut donc forcer les partis politiques à permettre à leurs employés, organisateurs et militants, voire les élus, de pouvoir recourir à une instance indépendante vers laquelle se tourner pour faire un signalement ou porter plainte en cas d’agressions, de harcèlement ou de toute autre forme d’inconduite sexuelle.

Actuellement, il n’existe rien de ce genre et les victimes n’ont aucun recours, à moins de porter plainte directement à la police. «Il n’existe aucun moyen de faire un signalement» à l’interne, déplore-t-elle.

Qui plus est, comme une chape de plomb, la loi du silence fait en sorte que les victimes «n’ont pas le réflexe de dénoncer leur agresseur», de crainte «d’éclabousser le parti au complet», une hérésie dans la culture politique.

Quelle jeune militante oserait dénoncer l’inconduite d’un dirigeant de parti dans lequel elle veut s’impliquer, auquel elle croit, et pour lequel elle pourrait songer à se présenter un jour? Elle va plutôt se mordre les lèvres et se taire, «pour ne pas nuire à son parti», dit celle qui veut «libérer la parole» des victimes.

Dans ce but, la députée propose donc de modifier la Loi électorale en vue de confier au Directeur général des élections (DGEQ) la tâche de désigner un «répondant» en matière d’inconduite sexuelle au sein des partis politiques. C’est à ce répondant, neutre et indépendant, qu’une victime pourrait faire un signalement et porter plainte en toute confidentialité, quel que soit le parti en cause ou le poste du présumé agresseur.

Si le législateur donne suite au projet de loi, le répondant du DGEQ pourrait recueillir confidentiellement le témoignage du plaignant ou de la plaignante, monter un dossier, mener son enquête, voire confronter le présumé agresseur ou fautif pour obtenir sa version des faits.

Ce dossier pourrait éventuellement servir de base pour entamer des procédures judiciaires, le cas échéant.

Mme Fournier déplore le fait que le caractère occulte du phénomène rend difficile l’évaluation de son ampleur.  

Mais chose certaine, les gestes répréhensibles à caractère sexuel existent au sein des partis, comme ailleurs, dit-elle. L’ex-députée du Parti québécois jusqu’à l’an dernier et ancienne candidate du Bloc québécois explique que l’activité partisane, qui suppose «une grande promiscuité», et où on trouve bien des gens ayant des postes de pouvoir, peut favoriser les écarts de conduite.

L’avenir de son projet de loi est quand même bien incertain. Les projets de loi déposés par des députés de l’opposition sont rarement appelés par le gouvernement.

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«« L’inconduite sexuelle est le tabou ultime des partis politiques […]
En lesquels sévirait une « implacable loi du silence » ;
[qu’on pourrait qualifier] « d’«‘omerta systémique’» puisqu’il est dans la nature même des partis, dans leur culture profonde, de cacher ce qui ne les avantage pas ou pourrait leur nuire […] [telles] « les violences à caractère sexuel »».

Disons qu’il n’y a guère paru, semaine passée, que les partis tendraient à camoufler la chose ou à protéger, prépondéramment, un éventuel ou potentiel agresseur allégué. Puisqu’a-t-on vu advenir, en effet, l’exact contraire. Le monsieur immédiatement exclu du parti. Etc., etc., etc.

Après quoi, apprenait-on que l’« inculpé » ou suspecté (de) aurait, plus qu’on n’eût cru, qqch à dire pour sa défense; énonçant qu’il démontrerait — (rien de moins) — n’avoir « rien à se reprocher » (! bis).

C’est drôle, hein, comme il y aurait là quelque air de déjà vu. Lorsqu’en effet la personne soupçonnée ou accusée de rétorque considérer n’avoir « rien fait » d’inconvenant; a-t-on pu voir, et ce deux fois d’affilée plutôt qu’une au cours de la seule dernière semaine — (avec des ‘dossiers’ hyper-médiatisés), comment ça « tourne » en pareil cas.

Il y aurait l o n g, infiniment, à dire. Mais me limiterai-je à UNE considération.

Il s’avère « striking » de constater à quel point ce cas en évoque un autre arrivé en même temps. Car trois jours seulement sépare ce dernier événement (Rimouski) de l’autre, advenu le 24 octobre de la même année. Et, surtout, plus encore, que de ressemblance entre ce qui semble, dans les deux cas, avoir été omis de faire, avant d’en appeler à la police !…

« Striking ! ». Indiciblement.

L’année se termine, en effet, lamentablement, honteusement, ignoblement, avec un chef des chefs de police sur qui reposent, injustifiablement, des allégations de mauvaise conduite. Et pourquoi? Parce que, d’une part, quelqu’une super haut placée au gouvernement n’a pas fait son travail ou en a fait un exécrable — (on ne fait pas analyser le cas de qqn par un «chum» de celle l’accusant!); et d’autre part, parce que la madame « accusant » non plus n’a pas fait ce qu’il y avait de mieux à faire en l’occurence ; soit d’interpeller le monsieur, le confronter en personne, lui faire admettre/reconnaître, en personne, entre deux, ce qu’il y a(vait) à l’être; l’en faire s’excuser le cas échéant. Et, point barre. Terminé, ça. *

Or, même chose, même [non]-« développement », qui, selon toute vraisemblance eût dû advenir à Rimouski et qui, de toute évidence, ne le fit point : signifier au monsieur ce qu’il y avait à signifier, accompagnée au besoin; lui en faire prendre conscience, d’abord…; le lui faire reconnaître et l’en faire s’en trouver désolé et « repentant » s’il y avait lieu; avec résolution d’à l’avenir ne plus faire ou dire… Point! Encore.

Au lieu de cela… On ne dit rien. On ne fait rien. Nul ne sait. Puis on va en Cour!, madame la Marquise. On (d’)étale tout devant public. ‘Secrètement’… Et…, ainsi, s’assure-t-on que rien ne se « règle » jamais. Que tou.te.s repartent avec leur amertume ou rancoeur, rentrée, assortie alors de compréhensible rancune mutuelle indélébile.

* Ces jours-ci est éminemment question de dénonciation, relativement aux partys susceptibles d’avoir lieu illégalement chez des voisins. On (se) demande s’il ne s’impose pas d’en faire part au 911. «911»? S’agit-il d’urgence? Chose certaine, s’avère-t-il, incommensurablement, moins impératif de dénoncer des pairs, citoyen.ne.s « ordinaires », que ces gens au faîte du pouvoir, qui font ce qu’ielles font, si indûment, à de bonnes et innocentes personnes, ayant tant fait — (de bien) — (et pouvant en faire encore pour la Collectivité) —, tel ce chef des chefs de police (M. P.).