ISQ: augmentation majeure de l’espérance de vie au Québec en 2016

MONTRÉAL — L’Institut de la statistique du Québec note une «forte augmentation» de l’espérance de vie, tant pour les hommes que pour les femmes, en 2016.

Plus précisément, le gain d’espérance de vie des femmes a été de quatre mois, alors que celui des hommes a été de sept mois en 2016.

«C’est un nouveau sommet quand même assez majeur. Quand on parle d’un gain de sept mois pour les hommes comparativement, depuis une vingtaine d’années, à quatre mois par année de gain; là on a quasiment le double du gain habituel», a souligné au cours d’une entrevue mardi Frédéric Fleury-Payeur, démographe à l’Institut de la statistique du Québec.

Chez les femmes, le gain est de quatre mois, alors que «la moyenne pour elles depuis 20 ans est de deux mois. Donc tant les hommes que les femmes ont pratiquement fait le double des gains habituels cette année», a ajouté le démographe.

Ainsi, l’espérance de vie à la naissance s’est établie à 84,5 ans pour les femmes et à 80,8 ans pour les hommes.

Cette année 2016 représente un renversement par rapport aux années précédentes, puisqu’il y a eu une baisse du nombre de décès — 63 600 par rapport à 64 400 en 2015 — alors qu’on avait assisté à quelques années de hausses auparavant, essentiellement à cause de la grippe.

M. Fleury-Payeur souligne que ces gains peuvent n’être qu’un «élément de rebond», à savoir une baisse du nombre de décès en 2016 qui ne ferait que compenser quelques années de hausses auparavant.

Il souligne également que l’aide médicale à mourir, nouvellement accessible, semble avoir peu influencé ces statistiques.

«Durant une partie de l’année 2016, il y a eu l’aide médicale à mourir. Ce sont des décès de personnes qui étaient appelées à décéder très prochainement, mais qui ont quand même été devancés. Mais ça ne semble pas avoir créé une grande différence, en fait. S’il n’y avait pas eu l’aide médicale à mourir, peut-être même qu’on aurait eu encore moins de décès», a-t-il souligné.

Les centenaires

Autre donnée notable: 750 centenaires sont décédés durant l’année 2016, soit 650 femmes et 100 hommes.

«C’est une progression constante: le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie font en sorte que leur nombre augmente d’année en année. Il n’y a pas de bond spectaculaire cette année de centenaires qui décèdent», a-t-il noté.

Le plus grand nombre de femmes centenaires qui sont décédées durant l’année 2016 par rapport au nombre d’hommes est dû au fait que l’espérance de vie des femmes avait commencé à augmenter beaucoup plus tôt, soit dès les années 1930-1940, alors que ça n’a été le cas pour les hommes que vers 1970-1980, a expliqué le démographe.