Israël: Nétanyahou tente d’acheter du temps en demandant l’immunité

JÉRUSALEM — Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré mercredi qu’il demanderait l’immunité contre les accusations de corruption auxquelles il fait face, ce qui reportera probablement tout procès après les élections de mars, au terme desquelles il espère être élu à la tête d’un gouvernement majoritaire qui le mettrait à l’abri des poursuites.

M. Nétanyahou a été formellement accusé en novembre de corruption, fraude et abus de confiance. Après avoir échoué à former un gouvernement majoritaire après deux élections générales en 2019, il tentera de nouveau sa chance en mars.

Avec cette annonce, les prochaines élections risquent de se transformer en référendum sur Benyamin Nétanyahou: un nouveau mandat signifierait l’immunité, tandis qu’une défaite l’enverrait en procès.

Un récent sondage indique qu’une majorité d’Israéliens s’opposent à l’idée de lui accorder l’immunité.

Dans une allocution à la télévision nationale, mercredi, M. Nétanyahou a répété qu’il était victime d’un complot injuste et s’en est pris aux procureurs, aux médias et à ses rivaux politiques, tout en s’attribuant le mérite d’une série de réalisations en matière d’économie et de sécurité. Il a affirmé que tant qu’il resterait en poste, il utiliserait toutes les avenues juridiques possibles pour échapper aux poursuites.

«Afin de continuer à conduire Israël vers de grandes réalisations, j’ai l’intention de m’adresser au président de la Knesset conformément au chapitre 4C de la loi, afin d’assurer mon droit, mon devoir et ma mission de continuer à vous servir pour l’avenir d’Israël », a-t-il dit.

Une demande d’immunité doit habituellement être approuvée par une commission parlementaire, puis soumise au vote de l’ensemble du Parlement. Mais ce comité n’existe pas actuellement parce qu’aucun gouvernement n’a été formé après les élections de septembre. La procédure judiciaire ne peut pas être lancée tant que la question de l’immunité n’aura pas été réglée.