Justin Trudeau séduit des infirmières avec des propos qui relèvent du provincial

MONTRÉAL — Justin Trudeau a reçu un accueil enthousiaste lors d’un discours, mercredi matin à Montréal, où il a joué sur les cordes les plus sensibles des participantes au congrès du Conseil international des infirmières.

«Durant la pandémie, nous avons passé beaucoup de temps à vous dire que vous étiez des héroïnes, parce que vous êtes de vraies héroïnes, mais soyons honnêtes: les beaux compliments ne paient pas le loyer», a-t-il affirmé sous les applaudissements nourris des centaines de participantes venues l’écouter.

Il a remercié à profusion les infirmières pour leur courage et leur sens du devoir durant la pandémie, ajoutant que «le système met encore énormément de pression sur vous. Ça prend énormément de dévouement pour faire des quarts de travail souvent de plus de 12 heures, y compris le soir et la nuit». 

Il a évoqué le débordement des urgences – «à peu près tout le temps ces jours-ci» – et a affirmé qu’il fallait s’assurer «que les infirmières ne sont pas étirées au-delà de leur limite et que votre seul choix soit de quitter cette profession que vous avez choisie et que vous aimez».

Juridiction provinciale

Si ces propos étaient de la musique aux oreilles des infirmières, Justin Trudeau a dû reconnaître qu’il n’était pas le chef d’orchestre pour interpréter une telle partition.

«Au Canada, l’administration des soins de santé est de juridiction provinciale. Nous respectons cela entièrement», a-t-il dit. Même s’il a soutenu qu’«il y a quand même des choses que le gouvernement fédéral peut et doit faire pour soutenir les travailleurs et les patients», il n’en demeure pas moins que l’ensemble de ses propos sur les conditions de travail des infirmières relèvent des provinces.

Faisant référence, par exemple, au recrutement à l’étranger de professionnels de la santé incluant les infirmières, il a invoqué les difficultés liées à la reconnaissance des compétences, mais a dû, là encore, reconnaître que ce ballon était dans la cour des provinces.

«On travaille avec les provinces et territoires pour accélérer la reconnaissance des titres de compétence étrangers. La semaine dernière, nous avons envoyé une lettre aux autorités réglementaires à travers le pays pour leur rappeler que nous ne pouvons pas permettre que des travailleurs de la santé formés à l’étranger et leur formation professionnelle, leur compétence et expérience ne soient pas utilisées.»

Surdoses et conservateurs

Bien qu’il n’ait pas livré un discours partisan, le premier ministre n’a pu s’empêcher de lancer une flèche en direction des conservateurs de Pierre Poilievre en abordant la crise des surdoses. Après avoir reçu une autre salve d’applaudissements pour sa défense de la politique d’approvisionnement sécuritaire et des services sociaux et de santé adéquats pour venir en aide aux toxicomanes, il a ajouté: «Nous savons tous que des politiciens conservateurs mal informés dénoncent les services de consommation sécuritaires et supervisés où travaillent des infirmières.»

Justin Trudeau devait ensuite se rendre à Saint-Hyacinthe pour rencontrer des citoyens dans un marché public, alors que ce mercredi marque le jour du versement de chèques fédéraux pour soutenir l’achat d’épicerie par les Canadiens. 

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