La commissaire à l’éthique va enquêter sur France-Élaine Duranceau

QUÉBEC — La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, subira une enquête de la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale, Ariane Mignolet. 

«Les faits allégués concernent la participation de la Ministre, le 5 décembre 2022, à une rencontre professionnelle avec son amie et partenaire d’affaires, madame Annie Lemieux, qui agissait dans ce cadre comme lobbyiste auprès d’elle et de la ministre responsable des Aînés», peut-on lire dans le communiqué. 

Le média «Pivot» rapportait la semaine passée qu’Annie Lemieux avait un mandat actif pour faire du lobbyisme auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et qu’elle avait rencontré la ministre Duranceau.  

C’est le député libéral Monsef Derraji qui a déposé une demande d’enquête à la commissaire à l’éthique. 

«La demande transmise à la commissaire précise que le demandeur a des motifs raisonnables de croire que la Ministre aurait commis des manquements aux articles 15 et 16 du Code en matière de conflits d’intérêts», peut-on lire. 

Le cabinet de la ministre n’a pas voulu émettre de commentaire sur l’enquête de la commissaire. 

Lundi, le premier ministre François Legault a défendu sa ministre au sujet de cette rencontre avec sa partenaire d’affaires. «France-Élaine a rencontré la commissaire à l’éthique et la commissaire lui a dit que c’était correct. Donc elle a pris les mesures nécessaires», a-t-il affirmé en point de presse.  

Or, deux sources bien au fait du dossier contredisent le premier ministre. La commissaire à l’éthique n’était pas au courant de la rencontre entre la ministre Duranceau et Annie Lemieux.

Dans le même article, «Pivot» révélait que la ministre Duranceau a fait un «flip» immobilier, une pratique légale, mais critiquée. Mme Duranceau a acheté, en 2019, un duplex à Montréal d’une valeur de plus de 500 000 $ pour le transformer en cinq condominiums. Chacun d’entre eux a été vendu entre 400 000 $ et 800 000 $. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dit que les «flips» étaient «extrêmement problématiques» car ils contribuaient à la montée des prix. 

Questionné à savoir si, considérant ce «flip», Mme Duranceau était la bonne personne pour régler la crise du logement, le premier ministre a affirmé: «c’est certain que France-Élaine a un passé dans l’immobilier, je pense que c’est un plus qu’elle connaisse l’immobilier».