La dette dépasserait 48 % du PIB: Trudeau dit qu’on y réfléchira en temps et lieu

OTTAWA — Alors que le directeur parlementaire du budget (DPB) multiplie les rapports sombres sur l’avenir des finances canadiennes, frappées par la crise de la COVID-19, Justin Trudeau maintient que n’est pas encore venu le temps de réfléchir à ça.

«On discutera en temps et lieu des mesures qu’on va devoir prendre, dépendamment du cours de cette pandémie», a-t-il dit à une journaliste qui, durant son point de presse quotidien de jeudi, a souligné le dernier rapport du DPB.

Selon ce rapport, les multiples mesures d’aide financière distribuées par le gouvernement fédéral, additionnées à la mauvaise posture de l’industrie pétrolière, mèneraient la dette fédérale à plus de 48 % du PIB.

Alors qu’un autre journaliste lui demandait s’il considère augmenter taxes et impôts pour sortir le pays du déficit après tout ça, M. Trudeau a assuré qu’il n’en est pas là.

«On n’est pas du tout en train de penser à cela maintenant», a-t-il répondu.

PCUE bientôt accessible

Le gouvernement libéral ne croit pas que les concessions accordées aux partis d’opposition mercredi retarderont la mise en place de la prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE).

Les députés ont adopté, mercredi soir, le projet de loi qui met en place cette prestation. Le Sénat devrait faire de même vendredi.

Les libéraux ont dû modifier leurs premières intentions concernant cette mesure pour satisfaire les partis d’opposition dont l’appui était nécessaire pour une adoption rapide du projet de loi. Les modifications doivent être insérées dans les règlements qui accompagneront la loi une fois adoptée.

«Les nouvelles précisions qui ont été apportées hier sont des précisions qu’on va pouvoir incorporer rapidement dans la mise en place de la prestation canadienne d’urgence pour les étudiants», a assuré le président du Conseil du trésor, Jean-Yves Duclos.

Le gouvernement fédéral calcule que la PCUE coûtera 5,2 milliards $ et sera versée à environ un million d’étudiants.

Par ailleurs, 76 000 entreprises ont, au dernier bilan, demandé la subvention salariale d’urgence du Canada, une autre mesure phare de la réponse du gouvernement canadien à la pandémie de la COVID-19. Cette subvention assure 75 % du salaire des employés, avec un maximum de 847 $ par semaine.

Des soldats dans les CHSLD

Huit CHSLD accueilleront «très prochainement» la moitié des 1000 militaires réclamés par Québec, a fait savoir le ministre Duclos.

Il a également indiqué que le déploiement dans sept autres CHSLD «sera complété d’ici le 11 mai».

Les premiers militaires envoyés au Québec — les 125 membres des Forces armées ayant une formation médicale — sont déjà à l’oeuvre dans cinq CHSLD de la province.

La pandémie arrivée jusqu’à l’île de Baffin

Malgré toutes les précautions prises, le Nunavut a rapporté un premier cas de la COVID-19 sur son territoire, jeudi.

La pandémie n’épargne donc plus aucune partie du Canada.

Depuis le 24 mars, seuls les résidants du Nunavut et les travailleurs essentiels ont le droit d’entrer sur le territoire. Et avant d’embarquer dans l’avion qui peut les y mener, les citoyens du territoire sont obligés de s’isoler pendant 14 jours dans la ville qu’ils quittent, soit Ottawa, Winnipeg, Edmonton ou Yellowknife. Au 15e jour, s’ils sont asymptomatiques, ils peuvent rentrer chez eux.

Les travailleurs essentiels, eux, doivent avoir la permission écrite des autorités de santé publique du Nunavut pour accéder au territoire.

On ignore comment le virus s’est donc frayé un chemin jusqu’à Pond Inlet où le cas a été détecté.

La personne malade s’est isolée et se porte bien, selon le communiqué diffusé par le responsable de la santé publique du territoire, Dr Michael Patterson.

Pond Inlet est situé dans la partie nord de l’île de Baffin et compte 1600 habitants.

Rapatriements

Mercredi, des Canadiens ont pu rentrer au pays en provenance du Costa Rica et de l’Inde.

On dénombre 344 415 citoyens canadiens à l’étranger inscrits auprès du ministère des Affaires mondiales. Le nombre réel de Canadiens hors du pays est beaucoup plus élevé.

Ottawa a distribué 7,4 millions $ en prêts à 2284 de ces expatriés involontaires. Le gouvernement fédéral étudie encore quelque 2000 autres demandes de prêts.

Nombre de cas

Il y a eu plus de 800 000 tests administrés au Canada jusqu’à maintenant. Environ 7 % d’entre eux ont détecté la maladie.

Ces tests ont décelé 53 236 cas confirmés ou probables. La COVID-19 a provoqué la mort de 3184 Canadiens.

Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux: 27 538 cas au Québec, dont 1859 décès; 16 187 cas en Ontario, dont 1082 décès; 5355 cas en Alberta, dont 89 décès; 2112 cas en Colombie-Britannique, dont 111 décès; 947 cas en Nouvelle-Écosse, dont 28 décès; 389 cas en Saskatchewan, dont six décès; 275 cas au Manitoba, dont six décès; 258 cas à Terre-Neuve-et-Labrador, dont trois décès; 118 cas au Nouveau-Brunswick, dont 114 guéris; 27 cas à l’Île-du-Prince-Édouard, dont 24 guéris; 11 cas au Yukon, dont huit guéris; cinq cas dans les Territoires-du-Nord-Ouest, tous guéris; un seul cas au Nunavut.

À ces bilans provinciaux et territoriaux s’ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.