MONTRÉAL — Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, qui a aggravé la précarité dans laquelle se trouvent bien des jeunes et des familles, la Fondation Chagnon annonce qu’elle va augmenter les sommes qu’elle octroie aux différents groupes d’aide.
Elle avait prévu y consacrer 350 millions $ de 2021 à 2025, mais c’est plutôt 500 millions $ qu’elle y allouera, a fait savoir Jean-Marc Chouinard, président de la Fondation Lucie et André Chagnon, en entrevue avec La Presse Canadienne.
L’aide passera donc de 70 millions $ par an à 100 millions $ par an, en moyenne.
La fondation se donne comme mission de prévenir la pauvreté, en contribuant au développement du potentiel des jeunes, des familles plus vulnérables. Elle est donc particulièrement concernée par les questions de précarité alimentaire, de logement, par les inégalités sous différentes formes.
«L’envergure du défi posé par la crise sanitaire» justifie d’intervenir avec plus de vigueur encore, a justifié M. Chouinard.
La fondation avait déjà versé 7 millions $ à un fonds d’urgence depuis le mois de mars, à cause de la pandémie.
Les besoins sont grands: les banques alimentaires ont besoin de denrées et elles ont même manqué de bénévoles pendant la pandémie, à cause du confinement; en matière de logement, des gens se sont retrouvés à la rue le 1er juillet et l’itinérance reste un problème criant. Des organismes d’aide affirment que la violence conjugale et intrafamiliale a aussi augmenté avec le confinement. D’autres s’attendent à ce que le décrochage scolaire soit en hausse à cause de la pandémie.
Par où donc commencera la Fondation Lucie et André Chagnon?
«On n’a pas nécessairement la réponse tout de suite. On va poursuivre le dialogue avec nos partenaires pour savoir quels axes il faut choisir. On va être à l’écoute des gens qui sont au front», a répondu M. Chouinard.
La fondation pense-t-elle saupoudrer de petites sommes dans plusieurs organismes dans le besoin ou bien injecter des sommes plus importantes dans des missions plus ciblées?
M. Chouinard n’en a pas encore discuté avec ses partenaires communautaires, mais il fait valoir qu’à ce jour, la tendance a plutôt été de «peut-être concentrer nos efforts pour obtenir des effets structurants, plus durables».
Il espère pouvoir octroyer ces fonds supplémentaires «dès la première moitié de 2021», lorsque les partenaires en auront discuté ensemble.
La fondation invite par ailleurs le gouvernement du Québec à «soutenir l’action communautaire à sa pleine valeur». «Notre propre contribution doit s’ajouter, et non se substituer, au rôle essentiel et légitime de l’État», affirme-t-elle.