La Fondation Rêves d’enfants fête ses 40 ans: quatre décennies mises en lumière

MONTRÉAL — Voilà 40 ans que la Fondation Rêve d’enfants est implantée au Canada. Après un ralentissement de ses activités provoqué par la pandémie de COVID-19, l’organisme reprend du poil de la bête avec des objectifs plus ambitieux que jamais.

Depuis les débuts de l’organisation au pays en 1983, plus de 37 000 enfants canadiens atteints d’une maladie grave ont vu un de leurs rêves être réalisé. En 2022, plus de 1000 vœux ont été réalisés d’un océan à l’autre.

Cette année seulement, la fondation espère exaucer le souhait de 510 enfants québécois âgés de 3 à 17 ans. À l’échelle nationale, elle ambitionne d’amasser 100 millions $ et de réaliser 6000 rêves d’ici 2025, indique sa vice-présidente au Québec, Alexis Gaiptman.

«Nos objectifs sont assez simples, dit-elle. On aimerait collecter plus en plus de fonds pour réaliser de plus en plus de rêves.»

Ceux-ci se divisent en cinq catégories distinctes. Il y a d’abord les rêves qui incluent un voyage, comme celui, très populaire, d’aller à Disney; on retrouve ensuite les rêves de posséder quelque chose, comme un jouet, une guitare ou un chiot; puis, un enfant peut devenir quelqu’un pour une journée, comme un policier, un astronaute ou une danseuse; la Fondation peut également organiser une rencontre entre un enfant et son idole, qu’il s’agisse d’une personnalité sportive, d’une vedette de cinéma ou d’un musicien. Enfin, certains enfants font le choix libre et éclairé de faire don de leur rêve à un autre enfant, par pure bonté et grandeur d’âme, tout simplement.

«C’est spécial, mais ça arrive, relève Mme Gaiptman. Peu importe le rêve, on travaille pour le réaliser avec la famille. Parce qu’en le réalisant, ça les raccroche; ça donne à l’enfant et à ses proches un moment d’oublier la maladie et d’être simplement un enfant.»

La recherche démontre en effet que les enfants qui réalisent leur rêve sont beaucoup plus propices à retrouver la force physique et émotionnelle nécessaire pour combattre une maladie grave, indique l’organisme, qui est présent dans plus d’une cinquantaine de pays.

« Les rêves constituent une étape indispensable dans le traitement des enfants malades, ils permettent non seulement d’apporter de l’espoir, mais ils contribuent aussi à améliorer leur santé physique et émotionnelle », explique Mme Gaiptman.

La Fondation s’implique également auprès des autres membres de la famille de l’enfant malade, qui ont besoin de soutien pendant cette épreuve. «La maladie d’un enfant peut aussi être une source de stress et d’anxiété pour les parents; les frères et les sœurs le ressentent aussi et sont parfois privés de certaines choses», note la vice-présidente.

«C’est important pour nous d’encadrer la famille tout entière, parce que tout le monde est touché par la maladie», ajoute-t-elle.

En contrepartie, quelque temps après avoir reçu, il n’est pas rare que des familles et enfants soutenus par la Fondation s’impliquent auprès de celle-ci pour redonner, que ce soit en amassant des fonds ou en donnant de leur temps bénévolement.

 «Ça fixe de beaux souvenirs!» lance Mme Gaiptman.

Une vague bleue

Le tout premier souhait réalisé par la fondation a eu lieu un 29 avril, depuis consacré la Journée mondiale du vœu. Ce faisant, dans les cinq jours précédant cet anniversaire, plusieurs monuments et infrastructures du pays seront illuminés en bleu pour célébrer les quatre décennies d’existence de la fondation.

Au Québec, le Stade olympique et la Grande roue de Montréal, de même que le Château Frontenac, sur la terrasse Dufferin, à Québec, seront éclairés de bleu. À Toronto, la Tour du CN sera aussi illuminée.

«Ces illuminations sont aussi là pour rappeler l’importance de notre mission, notamment dans un contexte post-COVID où de nombreux enfants attendent que leur vœu soit réalisé», souligne Mme Gaipman

Le choix de la couleur se veut un clin d’œil à l’un des tout premiers vœux exaucés dans la province, à savoir celui de David Marenger, qui rêvait de rencontrer le papillon bleu du Mexique, le morpho bleu. En 1987, le défunt entomologiste Georges Brassard était parti à la recherche de l’insecte avec le garçon, à qui on donnait seulement deux ans à vivre. 

Au retour du voyage, le petit David, alors âgé de six ans, s’est complètement remis de son cancer. Cette histoire extraordinaire a par la suite été transposée sur le grand écran par la cinéaste Léa Pool, en 2004, et dans le livre de M. Marenger «Sur les ailes du papillon bleu», en 2010.

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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