Myles Sanderson, le second suspect des attaques en Saskatchewan, est décédé mercredi

REGINA — La Gendarmerie royale du Canada (GRC) de la Saskatchewan a confirmé mercredi soir que Myles Sanderson, le second suspect dans les attaques meurtrières à l’arme blanche survenues dimanche au nord-est de Saskatoon, est décédé à l’hôpital après son arrestation.

«Ce soir, notre province pousse un soupir de soulagement collectif, car Myles Sanderson n’est plus en liberté. Je peux confirmer qu’il ne représente plus une menace et qu’il n’y a plus aucun risque pour le public en ce qui concerne cette enquête», a confirmé  Audrey Soucy, porte-parole de la GRC, lors d’un point de presse à Régina.

Sanderson avait été arrêté sur une autoroute près de la ville de Rosthern vers 15h30, heure locale, peu après qu’un avis a été envoyé via le système d’alerte d’urgence de la Saskatchewan pour signaler la présence d’une personne armée d’un couteau conduisant un Chevrolet Avalanche volé.

Le véhicule a été repéré par un policier, qui a ensuite pu confirmer qu’il s’agissait bien de la voiture recherchée. Au moment de croiser l’agent, le véhicule circulait à plus de 150 km/h.

Les policiers ont donc forcé la sortie de route du véhicule puisqu’il représentait un danger pour la population. Sanderson a été arrêté et un couteau a été retrouvé dans le véhicule.

«Nous ne nous engageons pas toujours dans de telles poursuites, c’est une décision que nous ne prenons pas à la légère, mais nous avions l’impression que nous devions le faire dans cette situation, ce qui a permis d’interpeller le suspect», a expliqué la commandante de la GRC de la Saskatchewan, Rhonda Blackmore.

Une fois en détention, Sanderson est entré en «détresse médicale», selon la GRC, et des policiers ont pratiqué des manœuvres de réanimation avant l’arrivée des équipes médicales. Sanderson a finalement été transporté vers un hôpital de Saskatoon, où son décès a été confirmé.

La police de Saskatoon mènera une enquête indépendante sur le décès de Sanderson.   Un observateur d’enquête indépendant sera aussi nommé afin de superviser le travail des policiers dans ce dossier.

Dimanche, 10 personnes ont été tuées et 18 autres blessées lors d’attaques qui ont eu lieu dans la nation crie de James Smith et dans le village voisin de Weldon.

Plus de 160 employés de la GRC de la Saskatchewan, de l’Alberta, du Manitoba et de l’Ontario ont participé à la chasse à l’homme, qui s’est étendue sur quatre jours

L’autre suspect, Damien Sanderson, le frère de Myles, avait été retrouvé mort dans une zone herbeuse près de l’une des scènes de crime lundi.

En conférence de presse, Mme Blackmore a indiqué que la GRC pense que, selon les premières informations, Myles Sanderson serait celui qui a tué les victimes.

«Les indications reçues lors des entrevues avec les témoins révèlent que ce serait lui qui serait impliqué, a précisé Mme Soucy en français. Par contre, l’enquête est toujours en cours et nous sommes toujours en train de vérifier les informations qui sont reçues.»

Les deux policières ont toutefois précisé que les informations continuent d’évoluer à mesure que de nouveaux détails sont portés à l’attention des enquêteurs.

En soirée, à Vancouver, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a tenu à offrir ses pensées aux familles des victimes.

«Je veux remercier la GRC pour avoir mobilisé tous les services et tous les appuis pour les familles, qui sont notre priorité dans ce moment tellement dur. (…) C’est un moment extrêmement difficile pour tous ceux qui habitent dans la nation crie de James Smith, en Saskatchewan et partout au pays. Nos pensées sont avec eux», a réagi M. Mendicino.

Il a réitéré que plusieurs enquêtes sont ouvertes afin de faire la lumière sur les meurtres et sur la mort de Sanderson.

Les noms des victimes dévoilés

La GRC avait publié plus tôt mercredi les noms et les photographies des 10 personnes tuées, tandis que des documents judiciaires ont révélé que Myles Sanderson avait déjà agressé deux des victimes par le passé.

L’une des victimes était Earl Burns, qui était âgé de 66 ans. Sa femme Joyce Burns a été poignardée dimanche et est toujours hospitalisée, selon un porte-parole de la famille. Le couple était les anciens beaux-parents de Sanderson.

Des documents judiciaires rendus publics mercredi ont révélé que Sanderson a attaqué Earl et Joyce Burns à Prince Albert, en Saskatchewan, le 15 janvier 2015, alors qu’il avait 24 ans. Il a écopé d’une peine d’emprisonnement de deux ans moins un jour dans un établissement provincial.

Selon le récit présenté dans les documents, Sanderson aurait poignardé à plusieurs reprises Earl Burns avec un couteau, en plus de blesser Joyce Burns. 

Les documents, provenant des palais de justice de Melfort et de Prince Albert, montraient que Sanderson avait l’habitude de terroriser les résidents de la nation crie de James Smith, et que ses peines de prison se sont allongées au fil des années. Il a aussi agressé son ancienne compagne et mère de ses enfants.

Une collecte de fonds en ligne pour les victimes et leurs familles a été fermée mardi après avoir dépassé son objectif de 100 000 $. Une nouvelle campagne sur GoFundMe a été créée mercredi pour la famille Burns et a recueilli 9 000 $ en trois heures dès sa mise en ligne.