La Grèce accueille le retour d’artéfacts anciens et garde à l’œil le British Museum

ATHÈNES, Grèce — La Grèce a salué vendredi le retour d’artéfacts anciens de l’Acropole, poursuivant ainsi une campagne visant à faire pression sur le British Museum pour qu’il restitue une collection de sculptures prélevées sur le site antique d’Athènes il y a plus de 200 ans.

La ministre de la Culture, Lina Mendoni, a présidé vendredi une cérémonie pour le rapatriement de trois fragments de sculpture — représentant un cheval et deux têtes masculines —  du temple du Parthénon sur l’Acropole qui avaient été conservés dans les musées du Vatican.

«Des initiatives comme celles-ci montrent la voie, comment des morceaux du Parthénon peuvent être réunis, guérissant les blessures causées par des mains barbares il y a tant d’années», a déclaré Mme Mendoni.

«Cela nous amène à la demande juste et morale de tout le peuple grec, de ce gouvernement et de son premier ministre, pour le retour définitif de toutes les sculptures du Parthénon.» Les fragments viendront enrichir la collection du musée de l’Acropole, ouvert en 2009 au pied du site antique au centre de la capitale grecque.

La ministre Mendoni a fait savoir que la Grèce serait disposée à prêter au musée britannique des artéfacts grecs anciens pour une exposition afin de «combler le vide» si les marbres étaient rendus.

«La Grèce ne peut pas reconnaître la possession et la propriété du British Museum, car elle considère que les sculptures sont le fruit d’un vol», a-t-elle déclaré.

Le Vatican a qualifié ce retour de «don» œcuménique à l’Église orthodoxe grecque, mais ce geste a ajouté de la pression sur le musée de Londres pour qu’il parvienne à un accord avec la Grèce à la suite d’une campagne lancée par Athènes il y a 40 ans.

«Cet acte du pape François a une signification historique et a un impact positif à tous les niveaux (…). Nous espérons qu’il servira d’exemple aux autres», a déclaré le chef de l’Église orthodoxe grecque, l’archevêque Hiéronyme II.

La Grèce soutient que les sculptures du Parthénon sont au cœur de son patrimoine antique, tandis que les partisans du British Museum soutiennent que leur retour pourrait saper les collections des musées et la diversité culturelle à l’échelle mondiale.

Sculptées au 5e siècle avant Jésus-Christ, les sculptures du Parthénon ont été prises au début du 19e siècle par le diplomate britannique Lord Elgin avant que la Grèce n’obtienne son indépendance de l’Empire ottoman.

Les responsables du ministère de la Culture en Grèce ont minimisé les remarques faites le mois dernier par le président du British Museum, George Osborne, selon lesquelles le Royaume-Uni et la Grèce travaillaient sur un arrangement pour exposer les marbres du Parthénon à Londres et à Athènes.

L’année dernière, un autre fragment d’une sculpture en marbre du temple du Parthénon — représentant un pied de l’ancienne déesse grecque Artémis — a été rendu à Athènes depuis un musée de Palerme, en Sicile.

L’évêque Brian Farrell, secrétaire du Vatican pour la promotion de l’unité des chrétiens, a dirigé la délégation en visite à Athènes et a déclaré que le retour des trois fragments du Vatican avait été discuté lors d’une visite du pape François à Athènes en 2021.

«Le don des fragments du Parthénon conservés dans les musées du Vatican pendant plus de deux siècles se présente comme un geste culturel et social d’amitié et de solidarité avec le peuple grec», a déclaré M. Farrell.

«Nous vous assurons de notre joie intime de voir se réaliser votre souhait légitime d’avoir les (…) fragments chez eux, dans leur lieu d’origine», a-t-il ajouté.

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