MONTRÉAL — La grève qui dure depuis presque trois ans chez Delastek, un sous-traitant de Bombardier à Shawinigan, pourrait être terminée. Il s’agit de la plus longue grève qui a cours présentement au Québec.
Une entente est finalement intervenue entre les parties. Joint au téléphone, le syndicat Unifor, affilié à la FTQ, qui représente les travailleurs, n’a pas voulu accorder d’entrevue à ce sujet jeudi.
Le contenu de l’entente doit être présenté aux quelque 40 travailleurs qui restent, vendredi, lors d’une assemblée à Trois-Rivières, a confirmé le syndicat.
La grève y avait été déclenchée le 1er avril 2015.
Le 16 janvier dernier, le directeur québécois d’Unifor-FTQ, Renaud Gagné, avait confirmé à La Presse canadienne que les parties discutaient sérieusement, mais que les pourparlers butaient sur le protocole de retour au travail.
Il avait alors mentionné que l’employeur ne voulait rappeler au travail que 18 des employés, et sans égard à leur ancienneté, alors que le syndicat souhaitait le retour d’au moins 26 d’entre eux, en trois vagues.
Or, vendredi dernier, le Tribunal administratif du travail a annulé le congédiement d’une vingtaine de syndiqués de Delastek, en affirmant que l’employeur avait aboli ces postes pour entraver les activités du syndicat et pour les contraindre à cesser d’exercer leur droit de grève. Et le tribunal avait aussi ordonné de rétablir leur lien d’emploi.
Le Tribunal administratif du travail avait carrément parlé d’«antisyndicalisme» de la part de Delastek, de négociation de mauvaise foi et d’«hostilité envers le processus de négociation».
Delastek est une entreprise qui fabrique des pièces destinées à l’aéronautique et au transport. Elle est spécialisée dans la conception et la fabrication de cabines de pilotage, notamment pour les avions Global 7000-8000 et la CSeries de Bombardier.
M. Gagné, d’Unifor-FTQ, avait souligné que les deux tiers de ces employés gagnaient moins de 15 $ l’heure, au moment du déclenchement du conflit.