HALIFAX — Des experts du gouvernement de la Nouvelle-Écosse soulèvent des préoccupations environnementales concernant le projet de tout premier pas de tir commercial au Canada pour le lancement de fusées.
Les documents publiés par la province soulèvent de nombreuses questions concernant le centre spatial de Canso, un site projeté de 20 hectares visant à attirer des entreprises qui souhaiteraient lancer en orbite des satellites.
Le ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse a récemment informé le promoteur du projet, Maritime Launch Services, qu’il devait répondre à un certain nombre de préoccupations avant de pouvoir aller de l’avant.
Dans les documents rendus publics mercredi, Neil Morehouse, du ministère de l’Environnement, affirme que les promoteurs font peu de cas des impacts d’une explosion, d’un accident ou d’une fuite de carburant sur la zone de nature protégée de Canso Coastal Barrens, tout près du site prévu.
M. Morehouse, responsable des aires protégées et des écosystèmes au ministère de l’Environnement, estime qu’un déversement «détruirait les écosystèmes touchés sans aucune chance de restauration avant plusieurs centaines d’années».
Selon le projet, les moteurs-fusées utiliseraient du tétraoxyde de diazote et du diméthylhydrazine asymétrique (UDH) pour la deuxième partie de leur lancement dans l’atmosphère. Une lettre du ministère de la Défense nationale indique que l’armée «n’a pas suffisamment de connaissances» pour évaluer les impacts d’un déversement accidentel d’UDH sur les terres ou les eaux de surface — on «suggère qu’une évaluation soit réalisée».
D’autres représentants du gouvernement font remarquer que le projet ne fournit pas suffisamment d’informations pour évaluer les risques potentiels.
Ces commentaires de fonctionnaires ont été faits en réponse à l’évaluation environnementale du projet préparée par un consultant. La ministre de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse, Margaret Miller, a indiqué la semaine dernière que cette évaluation environnementale, déposée en juillet, ne contenait pas suffisamment d’informations pour lui permettre de décider d’approuver ou non le projet. La ministre Miller a accordé au promoteur un an pour fournir des informations et des études supplémentaires.