UNESCO: Québec appuie les candidatures de l’île d’Anticosti et du fjord du Saguenay

QUÉBEC – L’exploitation du pétrole et l’activité industrielle seront impossibles sur l’île d’Anticosti si elle obtient son inscription à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, ont déclaré mercredi deux ministres en annonçant l’appui gouvernemental au projet de candidature.

Le ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, a expliqué que le gouvernement a également décidé de soutenir la candidature du fjord du Saguenay, qui souhaite obtenir la même reconnaissance.

«Dans la liste qu’on va soumettre au gouvernement fédéral, les choses vont s’étudier, il y aura un choix qui va être retenu pour l’UNESCO, a-t-il dit. Une fois que le statut est obtenu, il ne peut plus y avoir d’activités industrielles sur le site.»

La semaine dernière, la municipalité de L’Île-d’Anticosti avait annoncé sa candidature, qui nécessitait l’appui du gouvernement du Québec avant ce jeudi.

Cette date limite a été fixée par le gouvernement fédéral, qui doit constituer la liste indicative à partir de laquelle l’UNESCO prendra une décision finale.

«Tout ce qu’on fait, c’est consentir à une candidature et les choses vont suivre leur cours, mais on a jusqu’à 2021 avant qu’on soit obligé de prendre des décisions», a dit M. Blanchette.

Pendant que ce processus est en cours, M. Arcand a précisé que le gouvernement respectera le contrat d’exploration d’hydrocarbures sur l’île dont l’État québécois est partenaire.

«Pour l’instant, on respecte le contrat qui a été fait par le gouvernement précédent», a-t-il dit.

Le ministre a cependant affirmé que l’appui à la candidature d’Anticosti est une meilleure décision que celle du précédent gouvernement péquiste, qui s’est associé à l’exploration pétrolière.

«La priorité du gouvernement libéral, c’est de prendre les meilleures décisions pour le Québec, et ce sont les décisions qu’on a prises aujourd’hui», a-t-il dit.

Selon lui, une inscription de l’île d’Anticosti au patrimoine mondial empêcherait toute exploitation pétrolière.

«Il n’y aura pas de pétrole sur l’île d’Anticosti s’ils obtiennent le statut, mais pour l’instant, on respecte le contrat fait par le gouvernement précédent», a-t-il dit.

M. Arcand a rappelé que la société Pétrolia a obtenu les autorisations pour effectuer quatre forages par fracturation hydraulique dans le cadre du programme dont le gouvernement québécois est un partenaire financier.

Au cours des derniers mois, le premier ministre Philippe Couillard s’est prononcé à de nombreuses reprises contre le recours à la fracturation hydraulique sur l’île.

La ministre déléguée au Tourisme Julie Boulet a affirmé mercredi que la reconnaissance de l’UNESCO apporterait des retombées économiques.

«(Du point de vue) touristique, c’est un joyau, a-t-elle dit. Il faut développer toutes les activités qui peuvent se développer sur l’île d’Anticosti.»

Le maire John Pineault a déclaré dans un communiqué de presse que la décision du gouvernement du Québec sonne la fin des hydrocarbures.

«Cette décision, qui met fin, (pratiquement), à l’extraction d’hydrocarbures sur Anticosti, tourne la page sur un épisode difficile de l’histoire de l’île, et nous propulse dans une direction plus conforme à notre nature, a-t-il dit. Ensemble, nous protégerons Anticosti et la mettrons en valeur sur les bases d’un véritable développement durable.»