CALGARY — Le gouvernement fédéral a élargi un programme pour aider le secteur agricole dans la recherche de solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé la création de neuf nouveaux «laboratoires vivants» à travers le pays, notamment en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, ce qui représente un investissement de 54 millions $.
Chaque laboratoire, qui rassemble des agriculteurs et des scientifiques, aura pour mission de trouver des technologies innovantes et des pratiques de gestion pouvant être adoptées par les producteurs de partout au pays dans le but de s’attaquer aux changements climatiques.
Les solutions aideront aussi à protéger la biodiversité dans les exploitations agricoles, à améliorer la qualité de l’eau et des sols ainsi qu’à augmenter les bénéfices des agriculteurs grâce à une gestion efficace des ressources.
«Partout au Canada, les agriculteurs sont aux premières lignes des changements climatiques et l’Alberta ne fait pas exception», a déclaré la ministre Bibeau jeudi lors d’une conférence de presse à Calgary.
«Il s’agit d’une approche canadienne qui permet de sortir la recherche du laboratoire vers de véritables fermes en activité. Ensemble, ils élaborent et testent des pratiques et des technologies qui aident un agriculteur à protéger l’environnement et à faire croître son entreprise», a-t-elle ajouté.
L’organisation Les Producteurs de bœuf de l’Alberta gère l’un des deux projets approuvés dans la province. Cette organisation a l’intention d’explorer l’utilisation de la viande bovine, du fourrage et des systèmes de récolte pour améliorer la séquestration du carbone et réduire les émissions.
Il est prévu d’examiner les rotations de récolte, les changements dans le bétail, l’utilisation des terres, les techniques de pâturage et la gestion des éléments nutritifs.
«Les producteurs agricoles reconnaissent absolument l’importance de nos efforts continus pour améliorer la séquestration du carbone, réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les aspects du changement climatique tout en veillant à ce que les fermes restent compétitives, rentables et surtout durables pour les générations futures», a déclaré la présidente de l’organisation, Melanie Wowk.
Un autre projet est celui du Bridge to Land Water Sky, dirigé par des Autochtones, en Saskatchewan, qui verra les producteurs et les Premières Nations travailler vers un objectif commun d’améliorer leur environnement tout en s’engageant à protéger les valeurs, les traités, les communautés, les terres et les ressources autochtones.
Mme Bibeau a indiqué que l’objectif était d’avoir au moins un laboratoire vivant dans chaque province. Les détails des prochains projets seront annoncés dans les prochains mois.
«La façon dont nous utilisons et gérons les millions d’acres de terres agricoles au Canada jouera un rôle clé dans la lutte contre les changements climatiques et l’alimentation du monde», a souligné Mme Bibeau.
«Nos efforts accélèrent la capacité du secteur à répondre au changement climatique, tout en travaillant pour assurer la sécurité alimentaire mondiale.»
Les premiers laboratoires vivants ont été mis en place à la suite de la création du programme en 2018, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, au Québec et en Ontario.
L’initiative précédente s’attaquait à un large éventail de problèmes environnementaux. Le programme des Solutions agricoles pour le climat (SAC), annoncé en 2021, se concentre sur la réduction des gaz à effet de serre et sur la séquestration du carbone. Une enveloppe de 185 millions de $ sur dix ans est réservée pour ce programme.