WASHINGTON — Une «anomalie» radar que les responsables militaires nord-américains ont suivie pendant toute la fin de semaine, avant que des avions de chasse n’abattent un objet non identifié au-dessus des Grands Lacs, avait été détectée pour la première fois dans l’espace aérien canadien.
Le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) a déclaré que les radars avaient détecté l’objet pour la première fois samedi vers 16 h 45 (HNE) à environ 110 km au nord de la frontière canado-américaine.
Le général de l’armée de l’air américaine Glen VanHerck, commandant du NORAD, a indiqué que l’objet avait traversé ensuite l’espace aérien américain au-dessus du Montana, environ une heure plus tard. Mais les avions de chasse n’ont pas été en mesure de le localiser, c’est pourquoi il a été considéré alors comme une «anomalie» radar.
Les radars ont plus tard détecté un objet s’approchant du Wisconsin et le président américain, Joe Biden, a ordonné qu’il soit abattu au-dessus du lac Huron, où il est tombé dans les eaux canadiennes.
Le général VanHerck a estimé dimanche en conférence de presse qu’il est «probable» que les deux observations concernaient le même objet, mais le NORAD n’était pas en mesure de le confirmer.
Il s’agissait alors du troisième objet non identifié à être abattu dans l’espace aérien nord-américain en autant de jours. Cinq jours plus tôt, le 4 février, les États-Unis avaient abattu ce qu’ils disent être un «ballon de surveillance chinois».
«Parce que nous n’avons pas été en mesure de déterminer définitivement ce que sont ces objets récents, le président a voulu agir par précaution afin de protéger notre sécurité et dans notre intérêt», a déclaré le général VanHerck aux journalistes dimanche.
«Nous resterons vigilants. Nous avons apporté ces améliorations à nos radars. Et les opérations de la semaine dernière ont réussi à faire tomber ces menaces.»
Le général de l’armée de l’air américaine a reconnu que depuis que le «ballon espion chinois» avait été repéré pour la première fois à la fin du mois dernier, le NORAD a recalibré ses systèmes afin de mieux détecter les objets plus petits qui se déplacent à des vitesses inférieures. Et en conséquence, davantage d’objets sont détectés par les radars, a-t-il expliqué.
«Si des radars allumés en permanence observent quoi que ce soit à partir de la vitesse nulle jusqu’à, disons, 160 km/h, il y aura forcément beaucoup plus d’informations» sur les écrans, a expliqué le général VanHerck. «Donc, avec quelques ajustements, nous avons pu obtenir maintenant une meilleure catégorisation des signaux radar.»
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, devait fournir d’autres mises à jour plus tard lundi, lorsqu’il se joindra au point de presse quotidien de l’administration Biden.