HALIFAX – Le Canada est vulnérable et doit collaborer plus étroitement avec les États-Unis pour améliorer la sécurité maritime de l’Amérique du Nord, soutient le commandant de la Marine royale canadienne, le vice-amiral Mark Norman.
L’officier supérieur, qui cédera sa place au vice-amiral Ron Lloyd, le 23 juin, souhaite que le gouvernement fédéral investisse dans des capteurs afin d’améliorer la surveillance des routes maritimes. Il voudrait aussi un plus grand échange de renseignements entre le Canada et les États-Unis.
Selon lui, les capteurs peuvent être de différentes formes, qu’il s’agisse d’un réseau sous-marin ou de radars installés sur la terre ferme.
Dans une entrevue exclusive accordée à la Presse Canadienne, le vice-amiral Norman a confié que le Canada était présentement vulnérable.
Parmi les défis auxquels doit fait face le pays, il a énuméré le trafic de drogue provenant des Caraïbes, l’immigration illégale et les menaces militaires potentielles «qui peuvent survenir dans des circonstances auxquelles les gens n’aiment pas réfléchir.»
Mark Norman a rencontré la journaliste de la Presse Canadienne à bord du sous-marin Windsor alors qu’il était plongé à 57 mètres sous la surface au large de Halifax.
«Il existe un certain nombre de menaces. Les questions qui s’en suivent sont les suivantes: sommes-nous prêts à accepter ces menaces et ce qu’elles impliquent? Allons-nous faire quelque chose à ce sujet? Veut-on savoir ce qui se passe?»
Il estime que le Canada a été «plutôt chanceux» jusqu’à présent.
«Nous avons pu éviter les situations qui auraient pu embarrasser le pays ou même menacer la sécurité des Canadiens, a ajouté le vice-amiral Norman qui deviendra vice-chef d’état-major de la Défense à compter du 5 août. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas de menaces potentielles. La responsabilité des officiers supérieurs est de conseiller le gouvernement pour ne pas se contenter de jouer de chance. On ne peut définir une stratégie ou une politique sur la chance.»
Un professeur du centre d’étude de la politique étrangère de l’Université Dalhousie, à Halifax, Ken Hansen, estime que le Canada doit travailler plus étroitement avec les États-Unis car le pays ne peut prétendre défendre seul son littoral en raison de sa superficie et de sa population.
«Si une menace sérieuse se développait, nous n’aurions pas le choix d’appeler les Américains à la rescousse. Cela signifie toutefois qu’ils doivent nous faire confiance, que nous devons leur démontrer que nous accomplissons un bon boulot et que nous ne sommes pas, comme le dirait Donald Trump, des profiteurs.»