MONTRÉAL — Le coronavirus a des conséquences jusque dans certaines églises, qui, en pleine période de carême, prennent des mesures inédites pour éviter tout risque.
Boire le vin au calice, donner la communion dans la bouche et encore tremper les doigts dans l’eau bénite sont des gestes habituels pour les chrétiens qui se rendent à la messe.
Mais coronavirus oblige, des paroisses incitent les fidèles à changer leurs habitudes, alors que d’autres appliquent simplement les règles habituelles de protection contre les virus hivernaux.
Le diocèse anglican de Québec, qui compte 65 congrégations, a annoncé des mesures de prévention, il y a une semaine, face au COVID-19.
Dans un communiqué, le commissaire et vicaire général au diocèse anglican de Québec, Edward Simonton, demande aux fidèles d’éviter de se serrer les mains et «d’utiliser une méthode de partage de la paix qui évite le contact physique».
Le commissaire et vicaire général recommande également d’éviter de boire le vin de messe dans le calice et de remplacer cette pratique en «touchant la base du calice tel que présenté, mais sans consommer».
Les paroisses anglicanes de Québec doivent également s’assurer qu’il y ait «du désinfectant pour les mains dans l’espace de culte».
«Nous considérons qu’il est prudent d’examiner nos pratiques en matière de soins pastoraux et de culte public afin d’assurer la sécurité de tout le monde, en particulier de ceux et celles qui sont plus vulnérables en raison de leur âge ou d’incapacités», a écrit Edward Simonton, dans un communiqué.
Les fidèles de l’Église anglicane qui sont malades sont également invités à demeurer chez eux.
Église catholique à Montréal et Québec: pas de mesures particulières pour le moment
L’archidiocèse de Montréal, de son côté, est en train de préparer un avis qui sera envoyé aux paroisses avant le week-end concernant les précautions à prendre pour limiter la propagation du COVID-19, a déclaré le porte-parole Éric Durocher.
Les membres de l’équipe des services diocésains de l’Église catholique à Québec (ECDQ), qui comprend 38 paroisses, se sont pour leur part réunis au cours des derniers jours pour déterminer si des mesures particulières étaient nécessaires pour se prémunir contre le coronavirus.
Après une réunion mercredi matin, Valérie Roberge-Dion, l’attachée de presse de l’archevêque, a indiqué à La Presse canadienne que l’ECDQ avait décidé d’appliquer «simplement les règles habituelles de protection contre tous les virus hivernaux: se laver les mains souvent, tousser ou éternuer dans son coude», tout en spécifiant que la situation pourrait évoluer d’un jour à l’autre.
«Pour l’instant, nous ne voulons pas ajouter à la panique, qui elle, est très contagieuse!» a indiqué la porte-parole de l’archevêque de Québec.
Ailleurs au Canada
En Colombie-Britannique, Melissa Godbout, porte-parole de l’archidiocèse catholique romain de Vancouver, a déclaré que l’archevêque avait envoyé une lettre aux prêtres indiquant que les paroissiens pourraient être invités à remplacer les poignées de main par d’autres moyens lors de l’«échange de paix».
«Dans ma paroisse (…) le week-end dernier, notre prêtre a dit que si nous nous sentions à l’aise, nous devrions simplement nous incliner ou hocher la tête au lieu de nous serrer la main, c’est ce que nous avons fait.»
Elle a également mentionné être en contact avec le ministère de la Santé plusieurs fois par jour pour obtenir des conseils concernant les grands rassemblements.
L’archidiocèse de Toronto, de son côté, a indiqué que plusieurs églises s’assuraient que les gens se lavent les mains avant et après la distribution de la communion.
Vider les bénitiers en France et fermer des églises en Italie
En France, l’archevêque de Paris a demandé aux prêtres de changer la façon dont ils administrent la communion pour empêcher la propagation du virus.
Mgr Michel Aupetit a ordonné aux prêtres de ne plus mettre l’hostie dans la bouche des fidèles, mais plutôt de le placer entre leurs mains et de vider l’eau des bénitiers de toutes les églises.
Il a également demandé aux paroissiens de ne pas boire de vin directement dans le calice et d’éviter de se serrer la main.
Dans le nord de l’Italie, plusieurs églises ont simplement décidé de fermer leurs portes dans le cadre de mesures généralisées visant à contenir la propagation du virus.
Plus de 2500 personnes en Italie ont été déclarées positives et 79 sont décédées.