Le «docteur du SRAS» plaide pour le suicide assisté dans une vidéo post-mortem

TORONTO – Le médecin spécialiste des maladies infectieuses qui a été au coeur de l’action lors de l’épidémie de SRAS à Toronto, en 2003, a lancé un cri du coeur avant sa mort, demandant au gouvernement canadien de changer les lois pour permettre le suicide assisté.

Le docteur Donald Low a lancé son appel dans une vidéo émouvante tournée huit jours avant sa mort des suites d’une tumeur au cerveau, la semaine dernière. Il était âgé de 68 ans.

Dans la vidéo mise en ligne mardi sur YouTube, le docteur Low affirme qu’il n’a pas peur de la mort et qu’il ne souffre pas, mais qu’il s’inquiète de ce qui lui arrivera avant la fin de sa vie.

Le médecin déclare qu’il aurait aimé pouvoir choisir le moment de sa mort, avant que la maladie le rende incapable de marcher, d’avaler de la nourriture ou d’aller aux toilettes sans assistance.

Il se dit envieux des citoyens de certains États américains et de pays comme la Suisse et les Pays-Bas, où le suicide assisté est légal.

M. Low demande aux médecins canadiens et aux personnes opposées au suicide assisté de repenser à leur position afin de permettre aux patients en phase terminale de mourir dans la dignité.

«J’aimerais qu’ils puissent vivre dans mon corps pendant 24 heures. Je pense qu’ils changeraient d’opinion», affirme-t-il dans la vidéo.

«Je suis tout simplement frustré de ne pas avoir le contrôle de ma propre vie, de ne pas pouvoir prendre de décision pour moi-même. Au Canada, c’est illégal, et il faudra encore beaucoup de temps pour que nous arrivions à un niveau de maturité où la mort se déroulera dans la dignité.»

La vidéo précise que le docteur Low «n’a pas eu la mort qu’il souhaitait», mais qu’il a rendu l’âme dans les bras de sa femme, sans souffrir.