Le DPB anticipe maintenant un déficit fédéral de 112,7 milliards $

OTTAWA — Le directeur parlementaire du budget (DPB) anticipe un déficit fédéral pour l’exercice 2020-2021 de 112,7 milliards $, un bond de 89,5 milliards $ par rapport aux prévisions précédentes, tandis que les dépenses gouvernementales grimperont pour combattre l’impact sur l’économie de la pandémie de COVID-19.

Le rapport dévoilé vendredi matin prévient aussi que le déficit pour le présent exercice, qui se termine le 31 mars, pourrait s’élever à 26,7 milliards $, ce qui représenterait une augmentation de 5,5 milliards $ comparativement aux projections du DPB en novembre.

Le déficit projeté pour 2020-2021 n’inclut pas toutefois les dépenses additionnelles annoncées mercredi par les libéraux fédéraux pour une nouvelle prestation aux travailleurs en difficulté. Cette mesure fait passer les dépenses directes du plan de sauvetage économique du gouvernement de 27 milliards $ à 52 milliards $.

Le rapport du directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, anticipe également une contraction de 5,1 % de l’économie durant l’année courante, ce qui serait le pire résultat depuis 1962. M. Giroux affirme dans son rapport que d’autres mesures de relance budgétaires pourraient être nécessaires «pour que l’économie redémarre, surtout si le comportement des consommateurs et des entreprises ne revient pas à la « normale » rapidement».

Le scénario économique présenté par M. Giroux suppose que les mesures de distanciation sociale visant à ralentir la propagation de la COVID-19, qui freinent forcément l’activité économique, resteront en place jusqu’en août. Il prévient que même dans le cadre du scénario présenté par son bureau, les perspectives économiques et budgétaires du pays restent «extrêmement incertaines».

L’augmentation du déficit budgétaire et la diminution du PIB nominal ramèneront le ratio de la dette fédérale au PIB à 38,1 % en 2020-2021, soit 7,5 points de pourcentage de plus que la projection de novembre, prédit le DPB. Ce ratio n’avait pas atteint un tel niveau depuis 2004, mais il est en deçà du sommet sur 50 ans de 66,6 %, établi en 1996.

«Même si des mesures supplémentaires seront nécessaires pour soutenir l’économie dans les prochains mois, notons que le gouvernement affichait un bilan sain avant ces chocs», conclut M. Giroux. «Étant donné que les taux offerts sur le marché du crédit sont historiquement bas et compte tenu de l’expérience du passé, tout laisse croire que le gouvernement pourrait contracter d’autres emprunts importants s’il le fallait», ajoute d’ailleurs le DPB.