Le gouvernement fédéral adapte ses plans d’infrastructures en raison de la COVID

OTTAWA — Le gouvernement fédéral se prépare à dépenser plus de 3 milliards $ en infrastructures afin de rendre certaines installations plus résistantes aux pandémies et encourager les activités extérieures tandis que la COVID-19 fait rage, a indiqué la ministre des Infrastructures, Catherine McKenna.

Mme McKenna a indiqué dans une entrevue accordée à La Presse canadienne, mardi, que pendant que ses collègues des autres ministères s’affairaient à répondre dans l’immédiat à la crise, son ministère a redoublé d’efforts afin de revoir et approuver des projets d’infrastructures soumis par les provinces et les territoires nécessitant des fonds fédéraux.

Des centaines d’applications ont reçu le feu vert au cours des dernières semaines, bien que les annonces officielles n’ont pas encore eu lieu. La ministre a dit que des conversations avec les leaders provinciaux et territoriaux depuis mars ont permis de déterminer que des besoins créés par l’épidémie actuelle n’étaient pas couverts par les programmes existants.

«Nous avons adapté notre programme d’infrastructures à la nouvelle réalité créée par la COVID», a assuré Mme McKenna.

Il comprendra maintenant des mesures de modernisation des établissements de santé et des écoles afin de favoriser la distanciation sociale et les bonnes pratiques d’hygiène, comme le lavage des mains. Des projets pour aider les gens à profiter de l’extérieur de façon plus sécuritaire, comme de nouvelles pistes cyclables ou sentiers pédestres, seront également priorisés.

Le gouvernement met de côté jusqu’à 10 pour cent des 33,5 milliards $ du programme Investir dans le Canada, distribué par des ententes avec les provinces et les territoires, pour bâtir un fonds spécial en raison de la COVID-19 afin de répondre à la pandémie. Ottawa assume la majorité des frais.

«Il s’agit de reconnaître de réelles occasions d’appuyer les efforts en santé, mais également les opportunités économiques afin que des projets soient mis en chantier au cours des deux prochaines années.

La ministre a indiqué qu’environ la moitié des fonds du programme Investir dans le Canada n’avait pas été allouée.

Normalement, Ottawa couvre le tiers des coûts des projets municipaux et la moitié des coûts des projets provinciaux. Le fonds spécial de la COVID-19 fera passer cette participation du fédéral à 80 pour cent. La façon pour les villes et les gouvernements provinciaux de se partager les 20 pour cent restants sera déterminée par chaque province.

Dans les territoires, la participation du fédéral passera de 75 pour cent à 100 pour cent. Le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut obtiendront aussi une année de plus pour mener à terme leurs projets, puisque l’acheminement des matériaux dans les territoires sera plus difficile cet été, a expliqué Mme McKenna.

La ministre a toutefois précisé que l’approbation des projets ne sera pas aussi facile que ces mesures le suggèrent. Si les mesures d’approbations seront accélérées, elles ne seront pas éliminées.

«Nous devons obtenir le plus de valeur pour notre argent, ce qui ne veut pas dire que nous irons vers des projets prêts à aller de l’avant dès maintenant, mais des projets qui seront plus profitables», a-t-elle souligné.