Le gouvernement Legault est sans boussole, selon Paul St-Pierre Plamondon

QUÉBEC — Le gouvernement Legault a perdu sa boussole et se cherche encore une raison d’être pour son deuxième mandat.

C’est ce qu’a soutenu le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, dans une entrevue avec La Presse Canadienne publiée mercredi. 

À la veille de la réunion de ses députés pour préparer la rentrée parlementaire, le leader souverainiste affirme que le gouvernement caquiste n’apporte pas de solution structurante pour les crises actuelles, crise du pouvoir d’achat, crise des services publics, crise du logement et crise climatique. 

Les élus péquistes entendent en discuter pendant leur caucus de jeudi, qui se tiendra à l’Université Laval, et ils inviteront même leur candidat dans l’élection complémentaire de Jean-Talon, Pascal Paradis. 

Est-ce que le gouvernement Legault est déjà usé après cinq ans au pouvoir?

«Je ne sais pas si le mot c’est usé, mais je dirais que c’est un gouvernement dépourvu de boussole», a répondu M. St-Pierre Plamondon. 

«C’est comme si on se demande encore ce qu’ils vont faire de substantiel. Qu’est-ce qui est la boussole de ce gouvernement? Quel est le sens de ses deux mandats?»

M. St-Pierre Plamondon affirme que la Coalition avenir Québec (CAQ) n’apporte que des solutions temporaires à ces enjeux pressants, alors que le PQ a proposé des mesures structurantes.

«Leurs mandats sont marqués par une période de recul, de déclin de plein de choses importantes comme le pouvoir d’achat, la langue française, l’environnement, le logement, l’éducation et la santé», a-t-il déploré.

Après cinq ans au pouvoir, la CAQ ne peut plus imputer la faute aux gouvernements libéraux précédents ou à la pandémie, plaide le chef péquiste. 

«Les problèmes s’aggravent, on voit un manque criant de planification, il va falloir demander à la CAQ d’être redevable pour ses gestes.» 

L’élection complémentaire qui a cours dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec, est le bon moment pour les électeurs pour demander des comptes au gouvernement, selon le chef péquiste.

Élection complémentaire

Le PQ a décidé de tenir sa réunion de préparation de la rentrée parlementaire dans cette circonscription parce qu’il espère la remporter. 

En effet, pour la première fois depuis 1998, le parti souverainiste aurait des chances de gagner, selon des sondages, dans cette circonscription qui a toujours été libérale jusqu’en 2019. 

Le PQ serait légèrement en avance sur la Coalition avenir Québec (CAQ) avec son candidat, l’avocat Pascal Paradis, qui a beaucoup fait parler de lui au cours de la dernière semaine. 

La semaine dernière, des sources caquistes ont révélé qu’il avait manifesté son intérêt pour porter les couleurs de la CAQ aux élections générales de 2022, en ajoutant qu’il réclamait un poste de ministre en échange de sa candidature. 

Des courriels mis au jour par La Presse ont confirmé les échanges, mais pas le marchandage pour devenir ministre. 

M. Paradis a répliqué que c’est la CAQ qui l’avait approché pour devenir candidat et qu’il n’avait jamais sollicité de poste de ministre.

Qui plus est, il en a profité pour mettre la CAQ dans l’embarras, concernant son projet de tunnel Québec-Lévis, le troisième lien – un engagement phare que le gouvernement s’était engagé à réaliser, même durant la campagne 2022, mais qu’il a abandonné en avril dernier.  

Il a rapporté que lors des entretiens concernant son éventuelle candidature caquiste, le directeur de cabinet de François Legault, Martin Koskinen, et la directrice générale du parti, Brigitte Legault, lui avaient laissé entendre que le projet allait être abandonné.

Or la CAQ s’est toujours défendue d’avoir fait campagne à l’automne dernier avec une promesse qu’elle savait qu’elle abandonnerait. Le gouvernement plaide qu’il n’a pas su avant le dévoilement des études en avril dernier que le troisième lien allait devoir être sabordé.

Le 20 avril dernier, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a mis la hache dans le projet routier, en évoquant une baisse d’achalandage et la réduction des temps de parcours dans la région en raison du télétravail.

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés par l’équipe de L’actualité et approuvés seulement s’ils respectent les règles de la nétiquette en vigueur. Veuillez nous allouer du temps pour vérifier la validité de votre commentaire.