TORONTO — Le magazine «Rolling Stone» se demande pourquoi Justin Trudeau ne pourrait pas être le président des États-Unis sur la couverture de son plus récent numéro, ornée d’une photo du premier ministre canadien.
Justin Trudeau suit ainsi les traces des anciens présidents américains Bill Clinton et Barack Obama, ainsi que d’autres leaders mondiaux qui ont déjà fait la couverture du magazine spécialisé dans la culture populaire.
La photo de M. Trudeau, prise par Martin Schoeller, montre le premier ministre manches de chemise relevées, appuyé sur une table.
Dans un article publié en ligne mercredi, le journaliste Stephen Rodrick compare les politiques et le style de Justin Trudeau à ceux du président américain Donald Trump, soulignant leurs grandes différences en matière de soins de santé, de légalisation de la marijuana et de politiques environnementales.
«M. Trudeau, eh bien, il me rappelle (Barack) Obama, alors qu’il sourit et qu’il m’écoute parler de ma femme canadienne comme si c’était intéressant. Pour M. Trudeau, écouter, c’est séduire. Mais dès que je commence à poser des questions, il reprend son rôle, admirablement direct sur son parcours et, chose frustrante, se concentrant sur son message lorsque vient le temps de donner des réponses politiques», écrit le journaliste.
L’article cite Justin Trudeau alors qu’il affirme que même s’il est en désaccord avec le président Trump sur plusieurs enjeux, ils ont tout de même «une relation de travail constructive».
M. Trudeau ajoute que tout faire pour «insulter cet homme ou réagir de manière exagérée et sauter sur tous ses propos avec lesquels nous sommes en désaccord n’est pas une façon d’avoir une relation constructive».
«Un Canada bon, mais musclé»
Selon le journaliste, Justin Trudeau «fait constamment la promotion de son produit: un Canada bon, mais musclé» et ne peut s’empêcher de comparer son pays à celui tout juste au sud, notamment en ce qui a trait au rôle de l’armée canadienne dans le monde.
«Un Canadien sur le terrain dans différentes parties du monde, qu’il s’agisse d’un diplomate, d’un travailleur humanitaire ou d’un soldat, a un impact extraordinaire, puissant. (…) L’image du Canada, la façon dont les gens nous voient en se disant: « Oh, vous êtes Canadien — donc pas Américain —, mais vous êtes ici pour aider, vous n’êtes pas ici pour le pétrole, vous n’êtes pas ici pour nous dire comment diriger notre pays? »», explique le premier ministre.
Tout au long de l’entrevue, Justin Trudeau a parlé de son père, Pierre Elliott Trudeau, des autres membres de sa famille et de son enfance, qui lui a permis d’en apprendre énormément sur l’univers politique.
«J’ai pu constater que les relations internationales reposent sur les relations humaines et la façon dont vous vous entendez avec les gens, a-t-il dit. La façon dont vous écoutez. La façon dont je discute avec Mme Merkel est bien différente de celle dont je parle avec M. Trump.»
Le journaliste a par ailleurs raconté avoir pu constater par lui-même la popularité de Justin Trudeau auprès du public en l’accompagnant dans divers événements, où le premier ministre n’hésitait pas à aller prendre un bain de foule et des égoportraits avec ses admirateurs.
«J’ai la conviction profonde qu’on ne peut faire ce travail sans conserver ses liens avec la population, a raconté Justin Trudeau au journaliste. Et cela veut dire d’être suffisamment proche pour que les gens puissent ressentir une proximité avec vous.»