FREDERICTON — Le maire d’Edmundston, dans le nord du Nouveau-Brunswick, déroule le tapis rouge pour les Québécois qui seraient mécontents de la volonté de leur gouvernement d’empêcher des employés de l’État de porter des symboles religieux au travail.
Afin de garantir la laïcité de l’État québécois, le projet de loi du gouvernement de François Legault interdirait aux employés de l’État en position d’autorité — enseignants, policiers, juges, procureurs et gardiens de prison — de porter des symboles religieux au travail.
Le maire Cyrille Simard soutient qu’il existe des possibilités au Nouveau-Brunswick pour les personnes qui «pourraient rencontrer des obstacles» dans certaines catégories d’emplois.
Edmundston, qui compte environ 16 500 habitants, se trouve à une vingtaine de kilomètres au sud de la région québécoise du Bas-Saint-Laurent.
M. Simard soutient qu’en quelques jours à peine, il a reçu une douzaine de curriculum vitae et de nombreux courriels et messages de personnes qui souhaitaient obtenir des informations supplémentaires.
Alex LeBlanc, directeur général du Conseil multiculturel du Nouveau-Brunswick, a félicité le maire Simard pour l’invitation lancée aux Québécois.
«Nous sommes confrontés à des pénuries de main-d’œuvre sans précédent au Nouveau-Brunswick, a déclaré M. LeBlanc. On prévoit 120 000 départs permanents d’ici 10 ans: cela représente environ un travailleur sur trois qui quittera le marché de l’emploi.»
Il a rappelé que le Nouveau-Brunswick est notamment confronté à une pénurie d’enseignants francophones et bilingues qualifiés, et que de nombreux Québécois pourraient pourvoir ces postes. «Au Nouveau-Brunswick, vous êtes libre de porter des symboles religieux, quelle que soit votre position, a-t-il dit. Les gens devraient pouvoir être à l’aise de s’exprimer.»
Le maire Simard précise qu’il ne veut pas critiquer la position du Québec. «Mon message, en fait, est positif pour le Nouveau-Brunswick, et je ne veux pas critiquer ce que fait le Québec — ils ont leur propre dynamique, et je respecte cela.»
Il soutient que le Nouveau-Brunswick a des choses à offrir que les autres régions du Canada n’ont pas — notamment le bilinguisme officiel. «Il y a encore beaucoup de Québécois qui ne comprennent pas qu’il y a des francophones hors Québec — et quelques-uns des messages que j’ai reçus l’expriment précisément.»
Nouveau-Brunswick… bonne chance et merci !