Le milieu communautaire, syndical et étudiant revient à la charge avec le 15$/h

MONTRÉAL — Plus d’une centaine d’organisations communautaires, syndicales et étudiantes reviennent à la charge avec la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure, tout en réclamant le maintien des services publics et un meilleur financement du milieu communautaire.

Dans une déclaration commune dévoilée dimanche, la coalition insiste qu’une telle hausse du salaire minimum ne pourrait se faire au détriment du filet social.

Parmi ses 117 signataires figurent le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la Fédération des femmes du Québec (FFQ), le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

La présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Sonia Éthier, estime qu’un consensus se dégage dans les cercles militants et que la question «fait du chemin» auprès de l’ensemble de la population.

Plusieurs données confirment que le salaire mininum actuel de 12 $ l’heure est insuffisant pour «permettre à des familles de se sortir de la pauvreté», avance-t-elle, citant en exemple le fait que près de 11 pour cent des Québécois qui ont dû faire appel à des banques alimentaires en 2016 occupaient pourtant un emploi.

Mais sous un gouvernement qui ne s’intéresse à ses yeux qu’aux hauts salariés, Mme Éthier craint que les travailleurs plus précaires se trouvent laissés-pour-compte.

«Il ne faut pas oublier cette partie de la population qui est quand même nombreuse au Québec et qui mérite mieux que 12 $ de l’heure», a-t-elle lancé en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Et au sein même de ce segment de la population, certains se voient plus durement affectés par les bas salaires, relève-t-on, dont les femmes, les personnes racisées ou handicapés, de même que les travailleurs migrants.

Selon la CSQ, près de 230 000 travailleurs sont présentement rémunérés au salaire minimum.