OTTAWA — Dominic LeBlanc se voit obligé de se retirer temporairement de ses fonctions de ministre fédéral des Affaires intergouvernementales et du Nord après avoir reçu un nouveau diagnostic de cancer.
Le bureau du ministre a fait savoir vendredi qu’il souffre d’«une forme de lymphome non hodgkinien». Le politicien âgé de 52 ans dit avoir déjà amorcé un traitement qui doit durer plusieurs semaines.
Il a déclaré avoir hâte de reprendre ses fonctions et a fait part de son intention de se présenter à nouveau dans la circonscription de Beauséjour, au Nouveau-Brunswick, dont il est le député depuis 2000.
Son hémato-oncologue au Centre hospitalier universitaire Dr Georges-L. Dumont, le docteur Nicholas Finn, précise que «le lymphome non hodgkinien est une maladie traitable, et le ministre a réagi positivement aux traitements initiaux».
Il s’agit de la deuxième fois que le ministre LeBlanc est affligé d’une forme de cancer du sang: il a reçu en diagnostic de leucémie lymphoïde chronique en avril 2017 et a été déclaré «en rémission complète» au mois d’octobre dernier.
Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que les responsabilités de M. LeBlanc seront assumées par ses collègues.
Ainsi, c’est le ministre des Finances, Bill Morneau, qui se chargera des affaires intergouvernementales et du commerce intérieur.
La ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, ajoutera à son portefeuille les responsabilités liées aux affaires du Nord.
Les ministres Carla Qualtrough et Karina Gould s’occuperont aussi d’une partie des responsabilités de M. LeBlanc.
En annonçant ces rajustements, le premier ministre a adressé des encouragements à celui qu’il considère comme «un ministre de confiance et un ami proche».
«Je salue ta décision de prendre le temps de t’occuper de ta santé et de ta famille pendant cette période difficile. Nous t’appuyons complètement et nous sommes impatients de te revoir bientôt autour de la table du Conseil des ministres», a-t-il déclaré.
Le congé de maladie de M. LeBlanc arrive à un moment difficile pour le gouvernement de Justin Trudeau, qui est éprouvé depuis quelques mois par des allégations selon lesquelles l’ex-procureure générale Jody Wilson-Raybould a subi des pressions indues de la part du bureau du premier ministre, entre autres, afin de permettre au géant montréalais de l’ingénierie SNC-Lavalin d’échapper à des poursuites criminelles.
De plus, les affaires intergouvernementales causent de plus en plus de soucis à Ottawa, alors que des conservateurs accèdent à la tête des gouvernements provinciaux à travers le pays, et certains se montrent ouvertement hostiles, comme en Ontario et en Alberta.
Dominic LeBlanc, connu comme un habile stratège politique doté d’un sens de l’humour désarmant, aurait joué un rôle-clé dans les efforts du gouvernement fédéral pour affronter ou amadouer le premier ministre ontarien Doug Ford et le premier ministre désigné de l’Alberta, Jason Kenney, de même que leurs homologues conservateurs de la Saskatchewan, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard.
Fils de l’ancien ministre fédéral et gouverneur général Roméo LeBlanc, Dominic LeBlanc est l’un des libéraux les plus connus du Canada atlantique, dont les 32 sièges ont été raflés par les libéraux en 2015. À l’approche des élections de cet automne, les libéraux sont toutefois à la traîne dans les sondages de la région et un certain nombre de députés aguerris ont annoncé qu’ils ne se présenteraient pas à nouveau. Le dernier en date à annoncer son départ de la vie politique est le député de Cape Breton-Canso, Rodger Cuzner, qui emboîte le pas à ses compatriotes néo-écossais, Mark Eyking, Bill Casey et Scott Brison.