Le PDG de la Société de l’assurance automobile du Québec est renvoyé

QUÉBEC — Le conseil des ministres remplace le PDG de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), Denis Marsolais, par Éric Ducharme. Il entrera en fonction jeudi. 

M. Marsolais a été sous le feu des projecteurs récemment en raison du fiasco associé au lancement de la plateforme SAAQclic le 20 février dernier. Les usagers auraient normalement dû pouvoir faire plusieurs transactions en ligne. 

Or, de nombreux problèmes informatiques ont obligé bon nombre de Québécois à devoir se rendre en personne dans les succursales de la SAAQ afin de, par exemple, renouveler leur permis de conduire, ce qui a occasionné d’importantes files d’attente.  

«[M. Marsolais] c’était un gestionnaire de qualité. Le défi était énorme. […] Mais la priorité doit rester les services aux citoyens et c’était ça sa plus grande responsabilité et force est de constater que la qualité des services aux citoyens a été hautement altérée», a soutenu la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, en point de presse mercredi en fin de journée. 

Au début du mois de mars, le premier ministre François Legault avait dénoncé la situation, la jugeant «inacceptable». 

Il avait ensuite indiqué qu’il allait évaluer le travail de Denis Marsolais et du conseil d’administration de la SAAQ. 

Mme Guilbault était en voyage en Suède au moment de la crise. Elle avait dû écourter son séjour pour revenir au Québec. Mme Guilbault avait mis en place des mesures d’urgence et donné une période de grâce aux automobilistes pour le renouvellement de leur permis. 

La ministre s’est défendue de ne pas prendre de responsabilité dans cette crise. «Il y a des gens à la tête des sociétés d’État qui sont nommés et payés pour gérer des sociétés d’État. Ma responsabilité comme ministre, c’est de m’assurer qu’ils font bien leur travail. Et si je constate qu’il y a des lacunes dans les services aux citoyens, ma responsabilité, c’est de m’assurer qu’on redresse la situation. Et c’est ça que j’ai fait», a-t-elle expliqué. 

«On a besoin d’une commission d’enquête»

Avant le lancement de la plateforme SAAQclic, la société d’État a dû suspendre ses services durant trois semaines. Une décision qui a été critiquée par le premier ministre. 

«Je trouve qu’il y a eu un manque de planification dans la continuité et la qualité des services aux citoyens, alors qu’on savait longtemps à l’avance qu’on allait devoir fermer les bureaux pendant trois semaines», a renchéri Mme Guilbault mercredi, ajoutant que la SAAQ fait environ deux millions de transactions par mois. 

Lors de la crise, le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, avait rejeté la faute sur la SAAQ.

«Peu importe qui est nommé au poste de PDG de la SAAQ, le ministre Caire ne peut pas se dérober de ses responsabilités et des fiascos des dernières semaines, que ce soit à la SAAQ, la transition numérique dans les laboratoires ou le système de paie SAGIR», a lancé le député solidaire Haroun Bouazzi mercredi. 

«On a besoin d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur l’accumulation des déboires informatiques du gouvernement, comme le demandait Éric Caire dans l’opposition, et corriger le tir pour espérer la réussite de la transformation numérique du Québec», a-t-il ajouté. 

Le nouveau PDG de la SAAQ, M. Ducharme, était auparavant secrétaire du Conseil du trésor.

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