LONDRES — TikTok a lancé une contre-offensive mardi dans un contexte de pression occidentale croissante sur les problèmes de cybersécurité et de désinformation, en déployant des règles et des normes mises à jour pour le contenu.
Mais son PDG a aussi mis en garde contre une éventuelle interdiction américaine de cette application de partage de vidéos appartenant à des Chinois.
Le PDG, Shou Zi Chew, doit comparaître jeudi devant les élus du Congrès américain, qui l’interrogeront sur les pratiques de confidentialité et de sécurité des données de l’entreprise et sur ses relations avec le gouvernement chinois.
M. Chew a déclaré dans une vidéo sur TikTok que cette convocation «arrive à un moment charnière» pour l’entreprise, après que les législateurs ont introduit des mesures qui élargiraient l’autorité de l’administration de Joe Biden pour promulguer une interdiction américaine de l’application. Selon le PDG, plus de 150 millions d’Américains utilisent cette application.
«Certains politiciens ont commencé à parler d’interdire TikTok. Mais ça, ça pourrait enlever TikTok à vous tous, les 150 millions d’utilisateurs», déclare M. Chew, vêtu d’un jean et d’un chandail à capuchon bleu, avec le dôme du Capitole américain en arrière-plan.
«Je témoignerai devant le Congrès cette semaine pour partager tout ce que nous faisons afin de protéger les Américains qui utilisent l’application», dit-il.
L’application TikTok a été critiquée aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Asie-Pacifique, où un nombre croissant de gouvernements ont interdit TikTok des appareils utilisés pour les affaires officielles. Ces gouvernements craignent que l’application ne présente des risques pour la cybersécurité et la confidentialité des données, ou qu’elle puisse être utilisée pour véhiculer de la rhétorique pro-Pékin et de la désinformation.
Jusqu’à présent, rien ne prouve que cela se soit produit ou que TikTok ait transmis les données des utilisateurs au gouvernement chinois, comme certains de ses détracteurs l’ont affirmé.
TikTok a par ailleurs annoncé des règles et des normes mises à jour pour le contenu et les utilisateurs dans un ensemble réorganisé de «directives communautaires», qui incluent huit principes pour guider les décisions de modération de contenu.
«Ces principes sont basés sur notre engagement à défendre les droits de la personne et alignés sur les cadres juridiques internationaux», a déclaré Julie de Bailliencourt, responsable mondiale de la politique produit de TikTok.
Elle a déclaré que TikTok s’efforçait d’être juste, de protéger la dignité humaine et d’équilibrer la liberté d’expression avec la prévention des dommages.
Les directives, qui entrent en vigueur le 21 avril, ont été reconditionnées à partir des règles existantes de TikTok, avec des détails et des explications supplémentaires. Parmi les changements les plus importants figurent des détails supplémentaires sur ses restrictions sur l’hypertrucage. TikTok énonce plus clairement sa politique, affirmant que tous les hypertrucages ou contenus manipulés qui montrent des scènes réalistes doivent être clairement étiquetés comme tels.
TikTok avait précédemment interdit les hypertrucages qui induisent les utilisateurs en erreur sur les événements du monde réel et causent des dommages. Ses directives mises à jour indiquent que les hypertrucages de personnalités privées et de jeunes ne sont pas non plus autorisés.
Les hypertrucages de personnalités publiques seront permis dans certains contextes, comme pour le contenu artistique ou éducatif, mais pas dans un but politique ou commercial.