MONTRÉAL — Le Parti québécois (PQ) continue à parler de langue après quelques jours marqués par le débat identitaire.
Le chef Jean-François Lisée revient à la charge avec sa proposition de loi 202, que ferait adopter un gouvernement péquiste pour assurer la promotion du français.
Il ramène sur le tapis une mesure avancée dès l’été dernier, qui s’est imposée dans le débat des derniers jours: celle qu’une connaissance suffisante du français soit une condition d’entrée pour tous les futurs immigrants et leur conjoint ou conjointe.
Le chef s’engage également à étendre la loi 101 aux entreprises de 25 à 50 employés et à exiger une «réelle connaissance du français» des diplômés des cégeps et des universités anglophones du Québec.
Il propose aussi d’appliquer la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale qui font affaire au Québec, comme les banques ainsi que les entreprises de télécommunications et de transport interprovincial.
Ces mesures sont au coeur de l’hypothétique loi 202 que déposerait un gouvernement Lisée.
L’annonce de samedi se fera, ironiquement, dans la circonscription montréalaise de Wesmount. La vice-cheffe du PQ, Véronique Hivon, figure au nombre des candidats qui seront présents.
Il s’agit de la seule activité publique à l’agenda de Jean-François Lisée, dont l’après-midi sera consacré au tournage de publicités électorales.
Les deux derniers jours de la campagne électorale, qui en est samedi au jour 17, ont donné lieu à plusieurs échanges interposés entre les chefs sur la question identitaire.
C’est le leader caquiste François Legault qui a parti le bal en s’inquiétant «que nos petits-enfants ne parlent plus français» si le Québec accueille trop d’immigrants qui ne parlent pas le français et ne l’apprennent pas une fois ici.
Le chef libéral Philippe Couillard a notamment fait valoir, vendredi, que la langue française n’était pas en déclin, et qu’il avait «confiance» que les prochaines générations la soigneront et la parleront.
Son adversaire du PQ a répliqué en l’accusant de faire du «déni» et d’être, «au fond», favorable «à un bilinguisme intégral au Québec».