MONTRÉAL — Le bien-être des animaux de compagnie, «particulièrement celui des chats et des chiens», fera l’objet d’une tournée nationale de consultations.
Sept séances seront présidées entre mai et septembre prochains dans autant de régions par la députée d’Iberville et adjointe gouvernementale au bien-être animal, Audrey Bogemans, qui ira à la rencontre d’une trentaine d’organisations.
«Nous souhaitons connaître les idées des gens qui sont sur le terrain. L’objectif est d’en arriver à renforcer les canaux de communication existants et à créer de nouvelles opportunités, en plus de collaborer activement avec les groupes et les organismes dont la mission est liée au bien-être des animaux», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le tout dans un contexte où l’adoption d’animaux a crû de façon exponentielle durant la pandémie, alors que selon les plus récentes données de l’Association des médecins vétérinaires du Québec, la province comptait 2,1 millions de chats et 1,1 million de chiens. Ainsi, un ménage sur deux aurait au moins un animal de compagnie en sa possession.
Le gouvernement espère pouvoir déterminer les actions à poser pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie des Québécois, avec pour principal objectif l’amélioration des lois concernant les animaux et des pratiques d’intervention en la matière, souligne dans un communiqué le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne.
«À terme, nous souhaitons susciter une plus grande mobilisation du milieu tout en ciblant encore mieux les actions prioritaires afin de poursuivre la mise en œuvre de la loi. Notre objectif est vraiment de faire équipe avec les partenaires en bien-être animal», a-t-il affirmé.
Le ministre a également annoncé une enveloppe de 8 millions $ pour embaucher une vingtaine de travailleurs affectés au bien-être animal, dont des inspecteurs.
Au cours de l’année 2022-2023, 289 personnes étaient autorisées à appliquer les lois administrées par le sous-ministériat à la santé animale et à l’inspection des aliments. «De ce nombre, pour le bien-être animal, 30 ressources d’inspection viennent du MAPAQ et 34 des mandataires», a précisé le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).
Sur la même période, 4226 plaintes ont été logées au MAPAQ concernant le bien-être et la sécurité d’animaux. Un total de 6732 inspections ont été réalisées par le ministère et ses six mandataires.
Bien-être animal: le PQ veut créer une agence
Plus tôt, mardi matin, le Parti québécois (PQ) avait pour sa part proposé de créer une agence gouvernementale qui serait responsable du bien-être animal au Québec.
Actuellement, cet enjeu est englobé par le MAPAQ. Or, selon le député péquiste Pascal Bérubé, il y a présence possible de conflits d’intérêts, puisque le ministère s’occupe à la fois des politiques agroalimentaires et du bien-être des animaux d’élevage.
Pour le député, il est également problématique que la surveillance du traitement des animaux de compagnie soit effectuée la plupart du temps par des organismes à but non lucratif (OBNL).
M. Bérubé voudrait ainsi instaurer une agence indépendante, qui relèverait du ministère de la Justice.
Ce nouvel organisme aurait un pouvoir d’enquête et pourrait faire le suivi sur des cas de cruauté animale.
«C’est inconcevable que l’on fasse porter sur le dos d’OBNL aux moyens limités la responsabilité de veiller à la protection des animaux, surtout en matière d’enquête», déplore le député dans un communiqué.
«Cette agence viendra donner de l’importance et un caractère concret aux principes de protection et de bon traitement des animaux, déjà reconnus par le gouvernement du Québec depuis près d’une décennie via le Code civil et la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal.»
Actuellement, le MAPAQ mène des inspections à la suite de plaintes sur le bien-être animal. Les contrevenants peuvent écoper d’une amende allant jusqu’à 250 000 $ ou de peines d’emprisonnement allant jusqu’à 18 mois lorsqu’il s’agit d’une récidive.
En 2015, le gouvernement Couillard avait adopté une loi qui redéfinissait l’animal en tant qu’être «doué de sensibilité ayant des impératifs biologiques». Les propriétaires d’animaux sont donc tenus de répondre à leurs besoins essentiels.
Cette loi prévoit l’interdiction de chirurgies non thérapeutiques, telles que le dégriffage, la coupe de queues ou la taille des oreilles.
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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.