HALIFAX — Le président de la législature de la Nouvelle-Écosse a confirmé jeudi qu’il avait signé une lettre de démission à la demande du premier ministre Tim Houston, bien qu’il ait maintenu ne pas vouloir quitter son emploi.
Keith Bain a été interrogé par des journalistes après que le caucus progressiste-conservateur a déclaré dans un communiqué de presse qu’il avait donné sa démission en tant que président de l’Assemblée législative à compter du 1er avril prochain.
Son avenir était incertain à l’approche de l’ouverture, jeudi, de la séance d’automne de la législature après que les membres du gouvernement conservateur et le bureau de M. Houston ont confirmé la semaine dernière qu’il y avait eu des discussions sur la «planification de la succession» pour le poste de M. Bain.
Visiblement bouleversé, ce dernier a admis qu’il avait été pris au dépourvu par le communiqué annonçant sa démission, ajoutant qu’il avait signé la lettre mercredi lors d’une réunion avec le premier ministre Houston. Il a dit qu’il ne s’attendait pas à ce que ses intentions soient rendues publiques.
La semaine dernière, il avait déclaré qu’il ne voulait pas démissionner.
M. Bain a expliqué jeudi avoir signé la lettre pour dire que «si nécessaire», il démissionnerait. «Mais j’espérais qu’il y aurait encore une marge de négociation», a-t-il déclaré.
Questionné à savoir s’il voulait quitter son poste, M. Bain a répondu «bien sûr que non».
Selon lui, ce sont certaines de ses décisions ayant mis le gouvernement dans une position difficile qui ont été évoquées lorsque le premier ministre lui avait initialement demandé de laisser sa place.
Parmi celles-ci, il y a, dit-il, sa gestion stricte des protocoles de santé lorsqu’il a réduit l’accès à la législature au printemps dernier au milieu de la pandémie, ainsi que son appel à un examen indépendant des salaires des membres de l’assemblée, comme cela était requis après l’élection d’août 2021.
M. Houston a refusé à plusieurs reprises de discuter des détails de la lettre de démission ou même s’il avait demandé à M. Bain de démissionner de son poste de président, bien qu’il a dit avoir rencontré ce dernier.
«Il y a des discussions de succession en cours», s’est limité à dire le premier ministre.
Jeudi, les oppositions ont continué d’exprimer leur soutien à M. Bain, qu’elles ont précédemment décrit comme équitable et très respecté.
Le chef libéral Zach Churchill a déclaré que le premier ministre avait placé M. Bain dans une position injuste.
«Il est poussé à démissionner parce qu’il a parfois statué en faveur de l’opposition, a déclaré M. Churchill. Nous devons nous assurer que les règles de la législature dépassent la partisanerie pour nous tous et pour le bien de l’institution elle-même.»
La cheffe néo-démocrate, Claudia Chender, a qualifié les derniers développements autour du président de l’Assemblée législative «profondément troublants».
«Je pense qu’il est clair que le premier ministre essaie de forcer le président indépendant de la Chambre à quitter son poste et invente chaque jour une nouvelle histoire sur ce qui se passe réellement et pourquoi», a affirmé Mme Chender.
Keith Bain, un vétéran du caucus progressiste-conservateur, a été élu président peu de temps après l’arrivée au pouvoir des conservateurs en août 2021.