Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol effectue une visite surprise en Ukraine

KYÏV, Ukraine — Le président de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, a effectué samedi une visite surprise en Ukraine, offrant une démonstration claire du soutien de son pays envers l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.

Le bureau du président a confirmé que M. Yoon s’est rendu en Ukraine avec sa femme, Kim Keon Hee, après des voyages en Lituanie, pour un sommet de l’OTAN, et en Pologne. Il s’agissait de sa première visite en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, il y a près de 17 mois.

M. Yoon a visité Boutcha et Irpin, deux petites villes situées près de Kyiv, où des corps de civils ont été retrouvés dans les rues et des fosses communes après le retrait des troupes russes l’année dernière. Il a déposé des fleurs devant un monument dédié aux victimes de la guerre.

Le dirigeant sud-coréen s’est aussi entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, plus tard dans la journée.

La Corée du Sud, un allié clé des États-Unis en Asie, a emboîté le pas lorsque des sanctions internationales ont été imposées contre la Russie, au début de la guerre, et a fourni à l’Ukraine un soutien humanitaire et financier. Cependant, la nation asiatique, un exportateur d’armes en pleine croissance, n’a pas fourni d’armes à l’Ukraine conformément à sa politique de ne pas fournir d’armes aux pays activement engagés dans un conflit.

Plus tôt ce mois-ci, M. Yoon a indiqué, dans des réponses écrites aux questions de l’Associated Press, que son pays fournissait du matériel de déminage, des ambulances et d’autres équipements non militaires à l’Ukraine. Il a ajouté que la Corée du Sud a offert son soutien pour remplacer le barrage de Kakhovka, qui a été détruit le mois dernier.

Les gouvernements russe et ukrainien se sont mutuellement accusés d’avoir fait exploser le barrage, mais les preuves suggèrent que la Russie avait davantage un motif d’être à l’origine de l’attaque, notamment pour provoquer des inondations mortelles, mettre en danger les cultures et menacer l’approvisionnement en eau potable dans une partie contestée de l’Ukraine.

«Le gouvernement de la République de Corée est fermement déterminé à se joindre activement aux États-Unis et aux autres démocraties libérales dans les efforts internationaux pour défendre la liberté de l’Ukraine», a déclaré M. Yoon dans des réponses écrites transmises à l’Associated Press.

Lors d’une visite en Corée du Sud en janvier, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a appelé le pays à fournir un soutien militaire direct à l’Ukraine, plaidant que Kyiv avait un besoin urgent d’armes pour lutter contre l’invasion russe.

En mai, lorsque M. Yoon a rencontré la première dame ukrainienne Olena Zelenska à Séoul, le président a plutôt affirmé qu’il étendrait l’aide non létale de la Corée du Sud à l’Ukraine.

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022, la Corée du Sud a conclu des accords d’une valeur de plusieurs milliards de dollars pour fournir des chars, des obusiers, des avions de chasse et d’autres systèmes d’armes à la Pologne, qui est membre de l’OTAN.

Un responsable américain a révélé en novembre que les États-Unis avaient accepté d’acheter 100 000 cartouches d’artillerie à des fabricants sud-coréens dans le but de les fournir à l’Ukraine, bien que des responsables sud-coréens aient soutenu que les munitions étaient destinées à remplir les réserves américaines.

MM. Yoon et Zelensky se sont aussi rencontrés en mai en marge d’un sommet du Groupe des sept pays industrialisés (G7) à Hiroshima, au Japon. M. Zelensky en a profité pour remercier la Corée du Sud pour son aide humanitaire. Les deux dirigeants ont également convenu de travailler ensemble pour aider les entreprises sud-coréennes qui participeront aux opérations de reconstruction de l’Ukraine.

Sur le champ de bataille

La visite de M. Yoon et de sa femme est survenue deux jours après que la Russie a lancé un autre barrage de drones de fabrication iranienne dans la région de Kyiv. Des responsables ukrainiens ont indiqué que leurs défenses aériennes avaient intercepté les drones, mais que des débris sont tout de même tombés sur quatre quartiers de la capitale, blessant deux personnes et détruisant plusieurs maisons.

Bien que la capitale n’ait pas été attaquée dans les heures qui ont précédé l’arrivée du président sud-coréen, les forces ukrainiennes ont abattu vendredi et dans la nuit de samedi 10 drones russes à travers le pays, a rapporté l’armée de l’air ukrainienne.

Dans une publication sur le réseau social Telegram, l’armée de l’air a ajouté que Moscou avait tiré six drones de fabrication iranienne dans le sud et l’est de l’Ukraine pendant la nuit, dont quatre avaient été abattus. La publication ne contenait pas de détails sur les dégâts ou de potentielles victimes.

Dans la province de Zaporijia, où l’Ukraine s’est engagée dans une contre-offensive pour reprendre le territoire occupé, il y a eu 45 attaques aériennes et d’artillerie entre vendredi et samedi, a rapporté le gouverneur Yuriy Malashka.

Les forces russes ont bombardé la province voisine de Kherson 70 fois au cours de la même période, utilisant des mortiers, de l’artillerie, des drones, des chars, des avions et plusieurs lance-roquettes, a fait savoir samedi le gouverneur Oleksandr Prokoudine. Aucun civil n’a été blessé, a-t-il dit.

Les bombardements russes de la veille ont tué un civil dans la province de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, a rapporté samedi le gouverneur Pavlo Kyrylenko.

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