Le Québec lance une campagne de «dépistage massif» qui coïncide avec le déconfinement

QUÉBEC — Une campagne de «dépistage massif» du coronavirus est entreprise au Québec, en raison du déconfinement imminent.

Dès lundi, les personnes qui ont des symptômes de la COVID-19 pourront téléphoner à un numéro qui sera publicisé sous peu et elles seront recommandées à des centres désignés de dépistage (CDD) pour être testées dans les 24 heures. En cas de débordement, les personnes seront acheminées à un Centre désigné d’évaluation qui fera le suivi.

La capacité de tests passera ainsi de 6000 tests par jour à 14 000, a annoncé vendredi le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, en conférence de presse au parlement.

Les autorités veulent ainsi retracer et contrôler rapidement les éclosions qui pourraient apparaître en raison de l’ouverture des commerces et entreprises à compter du 4 mai (le 11 dans la région métropolitaine) et des écoles à compter du 11 mai (18 mai dans la région de Montréal).

«On veut voir quel est l’effet de notre déconfinement», a dit M. Arruda, pour mieux «contrôler la situation» et faire un «diagnostic dans la population».

«On retourne à un dépistage massif qui va nous permettre de mieux mesurer la transmission communautaire», a déclaré le directeur général adjoint de la protection de la santé publique, Dr Yves Jalbert, au côté de M. Arruda.

Il a laissé entendre qu’il n’aurait pas été possible de déployer ce genre de stratégie de dépistage au tout début de la crise. De un, on connaissait alors mal le comportement du virus, de deux, il n’y avait alors ni le matériel ni le personnel nécessaires pour faire un suivi rapide.

«On s’est retrouvé avec un délai dans la livraison du côté des laboratoires dans les résultats, a-t-il expliqué. Ça aurait été contreproductif, d’élargir l’intervention pour viser plus de gens parce que, si le résultat arrive seulement une semaine après, il a beaucoup moins de valeur.»

Il y aura une réserve qui sera constituée pour agir rapidement dans certains milieux, ainsi que pour tester la catégorie des premiers répondants, policiers, pompiers, etc.

La méthode de test changera également. Au lieu d’insérer un écouvillon dans le nez, il sera possible d’analyser plutôt un crachat. Cela permet d’augmenter la capacité parce que le nombre d’écouvillons est limité.

Enfin, quant à la validité des tests, M. Arruda assure qu’il s’agit d’un test sensible, issue de la méthode du Laboratoire de santé publique. Il reste néanmoins un risque de faux tests négatifs ou positifs, dans une proportion qu’il ne peut estimer.

«Il n’y a aucun test qui est 100 % parfait. Ça dépend toujours sur quel genre de population on l’applique.»