Le soutien financier du Canada pour la transition énergétique serait concurrentiel

CALGARY — Le soutien financier du Canada pour la transition vers une énergie propre est concurrentiel avec celui prévu par la Loi sur la réduction de l’inflation (IRA) aux États-Unis, estime un nouveau rapport des Services économiques TD. 

Les conclusions du document publié lundi réfutent les arguments avancés par certains chefs d’entreprise qui affirment que le Canada risque de rater des investissements en raison de la vague de subventions et d’incitatifs pour l’énergie propre offerts par le gouvernement américain. 

Selon les calculs de la TD, le gouvernement du Canada aurait dépensé 139 milliards $ en dépenses totales depuis le budget de 2021, soit 5 % du produit intérieur brut (PIB) nominal du pays, pour soutenir le développement de l’énergie propre. 

La banque juge que cela se compare favorablement aux dépenses estimées à 393 milliards $ US de la loi américaine sur la réduction de l’inflation, soit 1,5 % du PIB nominal américain. 

«Malgré les critiques, le soutien financier du Canada à la transition vers une énergie propre donne des résultats positifs et a établi une position concurrentielle par rapport aux États-Unis», a écrit l’auteur du rapport, l’économiste et directeur général de la TD, Francis Fong. 

La IRA, promulguée par le président Joe Biden l’année dernière, est la législation climatique la plus ambitieuse des États-Unis. Elle offre environ 375 milliards $ US de nouveaux crédits d’impôt sur à peu près tout — de la production d’électricité renouvelable à la production d’hydrogène en passant par l’utilisation durable de carburéacteur — qui puisse aider au démarrage de l’industrie américaine de l’énergie propre. 

Ici au Canada, certaines entreprises ont jugé que les incitatifs américains étaient si attrayants qu’il est impossible de rivaliser avec eux. 

En février, le producteur de carburant de Calgary Parkland a annoncé qu’il n’irait pas de l’avant avec son projet de construction d’un complexe autonome de diesel renouvelable à sa raffinerie de Burnaby, en Colombie-Britannique, en partie parce que l’entreprise estimait que les incitatifs offerts par l’IRA accordait un avantage aux producteurs au sud de la frontière. 

Engagements dans le budget fédéral

Pour sa part, Ottawa a été clair depuis le début, assurant savoir qu’il doit en faire plus pour rester concurrentiel avec les États-Unis en matière de développement d’énergie propre.

Dans le budget fédéral du mois dernier, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a annoncé des engagements pour des investissements dans l’électricité propre, la fabrication de technologies propres et l’hydrogène qui, ensemble, devraient coûter quelque 55 milliards $ d’ici l’exercice 2034-35. 

Le rapport de la TD a souligné que, quel que soit le montant total en dollars, les subventions unitaires offertes au Canada étaient, dans certains cas, nettement inférieures à celles accordées aux États-Unis. 

«Cependant, cela n’a pas empêché le Canada d’obtenir d’importants investissements nationaux et internationaux», a observé M. Fong. Selon les calculs de la banque, le Canada aurait reçu 17,4 milliards $ d’annonces d’investissements dans les véhicules électriques et les usines de batteries depuis 2021. 

Pas plus tard que la semaine dernière, le gouvernement fédéral s’est engagé à verser jusqu’à 13 milliards $ en subventions, au cours des 10 prochaines années, afin de voir Volkswagen construire sa première usine de fabrication de batteries à l’étranger dans le sud-ouest de l’Ontario. 

«La position du Canada dans cette chaîne d’approvisionnement n’est pas exclusivement fonction des subventions et des politiques climatiques, a expliqué M. Fong. Il est important de noter que la proximité des minéraux critiques est l’un des principaux attraits des initiatives d’investissement.» 

Le rapport de la TD a souligné que le Canada avait un système de tarification du carbone et que les États-Unis n’en avaient pas, ce qui signifie en fait que les subventions américaines doivent être plus importantes pour que l’investissement dans l’énergie propre soit logique sur le plan économique. 

La TD a poursuivi en disant que ce n’était pas le manque de financement gouvernemental qui posait le plus grand risque pour la compétitivité du Canada, mais plutôt le manque de talents qualifiés ainsi que le temps qu’il faut pour construire de grands projets d’infrastructure au pays. 

Le rapport suggère que, pour attirer des investissements dans les énergies propres, le Canada devra se concentrer sur l’accélération des évaluations des projets et des délais de développement des mines, ainsi que sur le recentrage de la politique sur les compétences et la formation de la main-d’œuvre. 

Entreprise dans cette dépêche: (TSX:TD)

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