FREDERICTON — Le Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick affirme que le manque d’efforts du gouvernement en matière de recrutement et de maintien en poste des infirmières a entraîné une crise de la main-d’œuvre et des soins de santé.
Le syndicat a publié mercredi les résultats d’un sondage mené auprès de ses membres en juin dernier.
La présidente du syndicat, Paula Doucet, affirme que les conditions de travail sont devenues de plus en plus insupportables, ce qui a poussé davantage d’infirmières à quitter la province ou à quitter la profession.
Elle dit qu’il y a près de 1000 postes vacants au total pour les infirmières immatriculées et les infirmières praticiennes dans la province, ajoutant que le nombre est en augmentation.
«Le système de santé a été mis sous pression avant la COVID, et maintenant que nous avons vécu deux ans de pandémie, toutes les fissures et les ruptures du système sont au premier plan pour que tout le monde puisse les voir», a-t-elle déclaré.
Mme Doucet souligne que lorsqu’on a demandé aux infirmières comment elles allaient, la réponse écrasante du sondage a été: «Nous n’allons pas bien.»
Cathy Rogers, responsable de la recherche et de l’éducation au syndicat, a indiqué que 4187 infirmières immatriculées et infirmières praticiennes ont répondu à l’enquête, ajoutant que 92% des personnes interrogées ont déclaré que le système de santé s’était détérioré au cours des trois dernières années.
«Le principal responsable est le manque d’action face à la pénurie de main-d’œuvre et la charge de travail ingérable qui en résulte, a déclaré Mme Rogers. Le (…) dangereux ratio infirmière-patient rend les conditions de travail insupportables.»
Mme Rogers a déclaré que les infirmières font de longs quarts de travail et font beaucoup d’heures supplémentaires en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Elle a déclaré qu’un grand nombre d’infirmières signalaient un épuisement professionnel et une détérioration de leur santé mentale.
Mme Doucet a dit croire que le gouvernement devait faire preuve de leadership et investir dans les soins infirmiers. À moins que le gouvernement n’agisse maintenant, a-t-elle ajouté, la situation ne fera qu’empirer, notant que 46% de la main-d’œuvre est admissible à la retraite dans les cinq prochaines années.
«Le recrutement et la rétention sont les seuls moyens de sortir de la situation problématique dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui», a-t-elle déclaré.
La ministre de la Santé, Dorothy Shephard, a réagi mercredi au sondage du syndicat, affirmant que les résultats avaient été recueillis avant que le gouvernement ne signe de nouvelles conventions collectives avec les infirmières. Des modifications des conditions de travail ont été incluses dans les nouveaux contrats, a déclaré Mme Shephard.
«Nous savons que les choses ne vont pas changer du jour au lendemain, mais nous avons pris les conditions de travail très au sérieux et nous nous sommes assurés que les conditions de travail étaient sur la table lors de nos négociations et discussions», a fait valoir Mme Shephard aux journalistes à Saint-Jean.
Elle a déclaré que certaines sections des conventions collectives obligeaient l’examen par des groupes de travail de bon nombre des problèmes soulignés dans l’enquête.
«Nous nous engageons à faire tout ce que nous pouvons pour nous assurer que nous améliorons les conditions de travail et nous le faisons en collaboration», a déclaré Mme Shephard.