Le syndicat des policiers offusqué par les demandes de Black Lives Matter

TORONTO – Des policiers de Toronto affirment être offusqués que les organisateurs du défilé de la fierté gaie aient accepté une liste de demandes formulées par le groupe Black Lives Matter lors de l’événement, dimanche.

Parmi les neuf demandes, on retrouve l’interdiction des chars allégoriques de la police lors de défilés futurs et plus de financement pour des espaces dédiés aux communautés racisées.

Janaya Khan, cofondatrice de Black Lives Matter Toronto, dit que le groupe a pris l’occasion qui lui avait été donnée au défilé pour ouvrir la discussion sur la façon de rendre l’événement de la fierté plus inclusif pour les groupes marginalisés.

Des membres du groupe ont organisé un «sit-in», en s’assoyant par terre au milieu du 36e défilé de la fierté, forçant son arrêt pour environ une demi-heure. Le défilé a redémarré lorsque le directeur général de la fierté, Mathieu Chantelois, a signé la liste de demandes.

Le président du syndicat représentant les policiers torontois affirme être choqué que les organisateurs aient accédé aux demandes.

Mike McCormack dit que les policiers sont des partisans du défilé depuis des années et qu’il est «stupide» d’essayer de les exclure.

«Il s’agit du défilé de la fierté, pas de « Black Lives Matter »», a-t-il dit en entrevue lundi.

«Nous soutenons ce défilé depuis des années, bien avant les politiciens et d’autres. Suggérer que la police puisse en être exclue et ne pas avoir de char, de kiosque ni être admise dans l’espace communautaire, c’est un non-sens».

Il a suggéré que Black Lives Matter ne devrait pas avoir le droit de s’approprier l’événement d’un autre groupe.

Mme Khan a contesté cette position.

«Je ne peux pas m’approprier ce qui est à moi», a rétorqué Mme Khan, qui fait partie de la communauté LGBTQ, ajoutant que «cela n’a jamais été un consensus dans la communauté que les chars allégoriques de police fassent partie du défilé en partant».

Elle a noté que ce genre d’action politique n’était pas une première dans un défilé de la fierté gaie.

«Le changement est inconfortable. Il y a 20 ans, il y a eu la première marche des lesbiennes. Il y a eu beaucoup de publicité négative».

Et bien que le directeur général ait signé le document dimanche, les organisateurs disent maintenant qu’ils n’ont fait que s’engager à avoir une discussion.

«Plusieurs d’entre elles (les demandes) sont tout à fait raisonnables, sur la façon dont on s’implique avec la communauté queer noire, a dit Alicia Hall, coprésidente du conseil d’administration de la fierté. Et le reste d’entre elles seront discutées, incluant le rôle de la police.

Mme Khan affirme toutefois que bien que certaines choses sur la liste soient négociables, l’interdiction des chars de police ne l’est pas.