MONTRÉAL — Le président du syndicat des pompiers de Montréal a bon espoir de voir des améliorations à la suite du dépôt du rapport de la coroner Géhane Kamel sur la mort du pompier Pierre Lacroix, mais regrette qu’il ait fallu un décès pour provoquer un changement.
M. Lacroix est mort de façon accidentelle lors d’une opération de sauvetage dans les rapides de Lachine, en octobre 2021, a indiqué jeudi la coroner.
Son rapport note toutefois plusieurs lacunes le soir du drame et fait une série de recommandations à différentes instances, dont au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) et au ministère de la Sécurité publique. Elle invite notamment à s’assurer d’une formation suffisante des pompiers en matière de sauvetage nautique.
Le président de l’Association des pompiers de Montréal, Chris Ross, a déclaré que le syndicat réclamait des améliorations à la formation depuis des années.
«Même si nous sommes heureux d’avoir le rapport, je dois admettre qu’il y a dans une certaine mesure de la colère et de la déception de voir que l’on a dû se rendre jusque-là», a-t-il déclaré dans une entrevue vendredi.
M. Ross a affirmé que les problèmes de manque de formation existent dans tout le service d’incendie de Montréal, qui s’est éloigné de la formation pratique pour se tourner vers des éléments comme les cours en ligne.
«Lorsque vous parlez d’un service d’incendie, vous avez besoin d’une formation pratique en direct, où vous allez vous salir les mains, a fait valoir le président de l’Association des pompiers de Montréal. C’est ce qui fait que vous allez exceller dans votre travail.» Il a dit être optimiste de voir les choses s’améliorer à l’équipe de sauvetage aquatique, tout en disant que le virage n’avait pas encore commencé.
Dans un communiqué, le syndicat affirme qu’il «fera tout en son pouvoir et mettra tout en œuvre pour s’assurer que les recommandations de la coroner Kamel soient mises en place dans un laps de temps raisonnable».
Parmi ses recommandations, la coroner propose à la Ville de mieux identifier les zones à risque sur le fleuve pour les plaisanciers et demande d’ailleurs à la Garde côtière canadienne de mettre «des balises pour prévenir des risques près des rapides de Lachine».
Elle invite Transports Canada à réviser l’encadrement pour obtenir la carte de compétence de plaisanciers, ainsi que le contenu de la formation et de l’examen qui y sont associés.
Au ministère de la Sécurité publique, Me Kamel recommande notamment de réviser le guide relatif aux opérations des services de sécurité incendie pour y ajouter «des orientations précises en matière d’interventions nautiques afin de baliser les normes et les bonnes pratiques à l’échelle provinciale».
Dans un communiqué, le Service de sécurité incendie de Montréal a indiqué avoir mis sur pied un comité d’instructeurs qualifiés pour revoir les services offerts par son équipe de sauvetage nautique et la formation que reçoivent ses membres.
«Ce comité intégrera les recommandations de la coroner dans ses réflexions et propositions», a déclaré le SIM, ajoutant qu’il acquiert 12 embarcations de haute performance, qui doivent progressivement entrer en service à partir du mois prochain.
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Avec des informations de Jacob Serebrin et Frédéric Lacroix-Couture
