Legault annonce une 2e entente de principe sur les clauses normatives avec la FIQ

MONTRÉAL — La FIQ est parvenue à une deuxième entente de principe sur les clauses normatives avec Québec, alors que le personnel de la santé est particulièrement sollicité et épuisé, dans cette deuxième vague du coronavirus.

C’est le premier ministre François Legault qui a confirmé cette entente de principe en premier, lors d’une conférence de presse, mardi en fin d’après-midi, s’en disant «très content, très, très, très content».

Les déléguées de la Fédération interprofessionnelle de la santé, réunies pour un conseil national d’une durée de deux jours qui était déjà prévu, ont approuvé l’entente dans une proportion de 82 % et en après-midi seulement.

La FIQ estime avoir fait «des gains importants», de nature à stabiliser enfin les équipes de soins, dans cette seconde entente de principe.

Une première entente de principe sur les clauses normatives était intervenue le 23 novembre dernier, mais elle avait été rejetée par les déléguées dans les heures qui avaient suivi.

Les parties étaient revenues à la table de négociation tout récemment.

«Mieux organiser le travail»

L’entente est dite «sectorielle»; elle ne porte donc pas sur les salaires, qui relèvent des négociations intersectorielles. La FIQ mène ses négociations intersectorielles en alliance avec l’APTS, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.

L’entente de principe porte sur les clauses normatives,  particulièrement la charge de travail des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques membres de la FIQ.

Les clauses qui ont trait à la charge de travail sont par exemple la création de postes à temps complet qui sont attrayants — par opposition à des postes à temps complet répartis sur plusieurs unités de soins ou des quarts de jour, de soir et de nuit.

«On a trouvé toutes sortes d’incitatifs pour être capables de mieux organiser le travail», a résumé le premier ministre Legault.

La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, estime qu’il s’agit là d’«une entente qui permettra d’améliorer significativement les conditions de travail» de ses membres. «Les gains obtenus sont majeurs pour les professionnelles en soins, car ils viendront changer profondément la culture de gestion néfaste des dernières années, qui a largement contribué à la dégradation des conditions de travail».

La FIQ dénonce en effet depuis des années le recours généralisé au fameux TSO, les heures supplémentaires obligatoires. Le TSO est devenu un mode de gestion dans les établissements de santé et il empêche même des infirmières de solliciter des postes à temps complet.

Là-dessus, le premier ministre Legault a précisé que l’entente prévoyait qu’il y aurait «moins de TSO» et «une meilleure organisation du travail».

Ce sont les patients et les professionnelles en soins qui y gagneront, ont souligné tant le premier ministre que la présidente de la FIQ.

Dans ses revendications, la FIQ demandait aussi la généralisation de ratios infirmière-patients sécuritaires, particulièrement dans les CHSLD, où les postes sont difficiles à pourvoir.

«À terme, les gains que nous avons obtenus garantiront aux professionnelles en soins qu’elles travailleront avec une équipe complète et sur un poste stable, tant sur le quart de travail que sur le centre d’activités. Elles pourront connaître leur horaire à l’avance et bénéficier de congés. Elles ne seront plus prises en otages par le temps supplémentaire obligatoire», souligne Mme Bédard, dans un communiqué diffusé en soirée.

Et les autres…

Pour le gouvernement Legault, cette entente avec la FIQ constitue un gain majeur, alors que le Québec est toujours au coeur d’une deuxième vague de coronavirus et que le personnel de la santé est épuisé.

Reste que les négociations du secteur public durent depuis près d’un an. Et d’autres syndicats d’importance piaffent d’impatience, notamment ceux des enseignants des écoles primaires et secondaires. Ces membres de la CSQ viennent d’ailleurs de commencer à se doter d’un mandat de grève équivalant à cinq jours, qui ne pourrait toutefois être exercé qu’à compter du mois de février.