Le premier ministre François Legault exhorte les six millions de Québécois qui possèdent un téléphone intelligent à télécharger «tout de suite» l’application de notification Alerte COVID.
En conférence de presse lundi à Montréal, M. Legault a lui-même téléchargé en quelques secondes cette application qui envoie un avertissement lorsqu’on a été en contact avec une personne qui a la COVID-19.
«Si je suis capable, beaucoup de monde sont capables, a lancé le premier ministre. Allez vous inscrire tout de suite avant de l’oublier.» Il a assuré que l’application était facile d’utilisation, anonyme, fiable et sécuritaire.
L’adhésion d’un grand nombre de Québécois faciliterait le travail de traçage de la santé publique, qui continuera quand même à faire du traçage «à la main», a-t-il souligné.
L’objectif dans tous les cas est de faciliter la recherche de contacts et de briser le cycle d’infection.
«Si vous êtes testé positif, vous appelez au centre d’appels, ils vous donnent un code, vous entrez le code dans l’application et toutes les personnes qui ont été à moins de deux mètres de vous au cours des deux dernières semaines sont notifiées. Évidemment, c’est une façon de leur dire: « Allez vous faire tester ».
«Personne va savoir que c’est vous qui a été testé positif et c’est une façon de sauver des cas, de ralentir la transmission», a insisté le premier ministre.
François Legault a également interpellé directement Marie-Mai et Julie Snyder, qui jouissent d’une grande popularité, afin qu’elles convainquent les Québécois de télécharger Alerte COVID.
«On va faire une grande chaîne de solidarité.»
L’Ontario a été la première province à rendre cet outil disponible, suivi par six autres provinces. Le Québec avait, jusque-là, préféré s’abstenir, s’inquiétant des possibles atteintes à la vie privée des utilisateurs.
Mais la situation est devenue «très critique», a déclaré M. Legault en point de presse, surtout dans la grande région de Montréal, à Québec et dans Chaudière-Appalache, qui connaissent une hausse des cas de COVID-19.
Les autorités de santé publique ont rapporté lundi une hausse de 1191 cas, de même que six nouveaux décès, pour un total de 5884 morts depuis le début de la pandémie.
«Question de vie ou de mort»
Ce n’est pas de «gaieté de coeur» que le gouvernement resserre les consignes en milieu scolaire, dans les zones rouges de la COVID-19, du 8 au 28 octobre, a assuré le premier ministre.
«Là, c’est une question de vie ou de mort. Il faut poser des gestes, il faut faire certains sacrifices pour freiner la propagation du virus.
«On le fait pour un certain temps; on espère que ce certain temps-là va être le plus court possible.»
Entre autres mesures: les élèves du secondaire devront dorénavant porter le couvre-visage en tout temps à l’école, dès qu’ils pénètrent sur le terrain de l’établissement, ainsi qu’en classe.
Et, en 4e et 5e années du secondaire, les élèves des zones rouges se rendront à l’école une journée sur deux. L’autre journée, ils n’auront pas congé; ils devront suivre le même horaire de cours, mais à la maison.
La deuxième vague de la pandémie de COVID-19 aura aussi entraîné une deuxième vague d’interruptions d’activités sportives et de loisirs dans les régions en zone rouge.
Toutes les activités de groupe seront suspendues, que ce soit les matchs, les entraînements ou les cours d’activités physiques qui ne sont pas des sports ou activités individuels.
Quant aux programmes sports-études, les rencontres sont suspendues. Les entraînements pourront se poursuivre, à condition que les participants proviennent tous de la même classe-bulle.
Ces nouvelles mesures impliquent également la fermeture temporaire des centres de conditionnement physique.
«Ça se résume à dire: « Il faut réduire nos contacts »», a martelé M. Legault.
Il s’est défendu devant les journalistes d’agir tardivement, en affirmant par exemple qu’avant lundi, la santé publique ne recommandait pas d’imposer le masque en classe au secondaire.