TORONTO — Avant même l’annonce d’un premier cas présumé identifié de coronavirus au Canada, la communauté médicale canadienne était sur un pied d’alerte, mais pas seulement à cause de la maladie.
Les responsables de la santé publique disent surveiller les réseaux sociaux parce que la désinformation est devenue une menace contre la prévention des maladies. Ils sont conscients des répercussions qu’une rumeur ou une fausse nouvelle peut avoir dans la lutte contre une maladie qui a affecté au moins 2000 personnes et tué plusieurs dizaines de malades.
«Dans le domaine des soins de santé, nous devons généralement lutter contre la désinformation sur les réseaux sociaux et sur tous les autres fronts. Ce ne sera pas différent dans ce cas-ci, dit le Dr Sohail Gandhi, président de l’Association médicale de l’Ontario. Nous avons un personnel qui surveille activement les différentes tendances émergentes. Si on estime qu’il y a trop de désinformation, en particulier sur une question, nous nous prononcerons contre cela.»
De nos jours, il existe une pléthore d’endroits où les Canadiens peuvent obtenir des informations. Tous ne sont pas crédibles, toutes les nouvelles ne sont pas vérifiées par des experts médicaux. Un message relayé sur Twitter ou Snapchat peut convaincre quelqu’un de ne pas respecter une hygiène appropriée ou susciter la peur de contracter une maladie.
«Les gens peuvent en fait prendre une mauvaise décision en adoptant ce qu’ils croient être des mesures de protection qui ne sont en fait pas justifiées. Dans certains cas, ces indications peuvent être nocives », a déclaré l’hygiéniste en chef de la ville de Toronto, la Dre Eileen de Villa.
La désinformation sur les coronavirus est particulièrement importante à surveiller puisqu’on commence à peine à comprendre le problème. Les médecins et les chercheurs étudient toujours les origines du coronavirus, sa transmission et ce qui peut être fait pour l’éradiquer.
«Ce sont des domaines où il y a une certaine incertitude. Cela engendre souvent de la peur et de l’anxiété qui y sont associées, fait valoir la Dre de Villa. Cela favorise la désinformation.»
Pour lutter contre la propagation de la désinformation, le gouvernement fédéral garde le contact avec les médias ethniques et essaie d’être aussi transparent que possible avec des mises à jour sur la maladie, a mentionné la ministre fédérale de la Santé Patty Hajdu lors d’une conférence de presse à Ottawa dimanche.
«La désinformation est difficile à combattre en ligne, a-t-elle reconnu. Il est malheureux que la désinformation crée une perception pour les Canadiens démentant la réalité que le risque demeure faible.»
Mme Villa et M. Gandhi ont exhorté les Canadiens à prêter attention aux sources de santé officielles, comme l’Organisation mondiale de la santé ou l’Agence de la santé publique du Canada.