QUÉBEC — Le Parti libéral du Québec (PLQ) veut se positionner dans la lutte aux changements climatiques. Ses députés tiendront un caucus spécial cette semaine en Montérégie.
La rencontre de travail privée, une initiative de la députée de Maurice-Richard, Marie Montpetit, aura lieu dans le cadre de la semaine de la Terre.
Les élus libéraux doivent discuter des actions à mettre en œuvre afin d’accélérer le virage vers l’économie verte. Ils veulent arriver à «un positionnement» et pouvoir proposer «des actions concrètes», a indiqué une source sûre.
Mme Montpetit devrait par la même occasion s’engager à rendre son bureau de circonscription carboneutre, ce qui serait une première pour un député de l’Assemblée nationale. Pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre, elle et son équipe planteront 77 arbres en mai-juin.
L’automne dernier, le chef intérimaire libéral, Pierre Arcand, avait accueilli favorablement l’idée de la commission jeunesse de faire de la lutte aux changements climatiques et de la protection de l’environnement une valeur du parti. Il estimait que sa formation politique pouvait prendre un virage vert.
Il avait reconnu que les libéraux ont trop tardé à parler d’environnement lors de la dernière campagne électorale. Philippe Couillard avait attendu au 30e jour de la course pour dévoiler sa première promesse en environnement, qui consistait à interdire les pailles en plastique dans les bars et les restaurants.
Le 10 avril dernier, la députée libérale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, a tourné en ridicule l’engagement de son propre parti; pour elle, plus question de se présenter devant les électeurs avec «des pailles en bambou».
Avec ce caucus spécial en Montérégie, le Parti libéral s’inspire donc de Québec solidaire (QS), qui avait tenu, le 26 mars dernier, un caucus extraordinaire sur cette même question.
Au terme de l’exercice, les porte-paroles de QS, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, avaient lancé un ultimatum au gouvernement Legault pour qu’il présente un plan d’action crédible destiné à lutter efficacement contre les changements climatiques.
Ils avaient déclaré que si le gouvernement échouait au test, il devrait composer après le 1er octobre 2020 avec l’obstruction parlementaire systématique de QS, qui bloquerait l’adoption de projets de loi et entraverait les travaux parlementaires.
Le PLQ assure, lui, ne pas vouloir menacer le gouvernement d’obstruction pour arriver à ses fins.
Rappelons que QS exige que le gouvernement: interdise tout projet gazier ou pétrolier sur tout le territoire du Québec; adopte un plan de lutte contre les changements climatiques conforme aux cibles fixées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC); fasse approuver ce plan par un expert indépendant.
Par ailleurs, le parti du premier ministre François Legault, la Coalition avenir Québec (CAQ), tiendra un congrès en mai à Montréal en vue de définir sa position sur la lutte contre les changements climatiques.