Les élus exigent le déploiement d’un programme de dépistage du cancer colorectal

MONTRÉAL — Les députés de l’Assemblée nationale commencent à s’impatienter de l’absence d’un véritable programme systématique de dépistage du cancer colorectal au Québec. Cette semaine, une motion a été adoptée à l’unanimité afin de forcer le gouvernement à accélérer son déploiement.

Comme le rapportait La Presse Canadienne le mois dernier, le Québec est la seule province qui n’offre pas d’accès sur demande à des tests préventifs de dépistage. Pour obtenir un test, il faut d’abord se procurer une ordonnance auprès d’un médecin ou d’une infirmière praticienne spécialisée.

Pourtant, le test le plus commun consiste en un simple prélèvement d’échantillon de selles que l’on effectue à la maison. L’échantillon est ensuite analysé en laboratoire pour y vérifier s’il y a présence de sang.

Ce que demandent plusieurs experts, c’est l’instauration d’un programme calqué sur celui de la prévention du cancer du sein. C’est-à-dire qu’au moment de célébrer leur 50e anniversaire, tous les résidents du Québec devraient recevoir une lettre ayant valeur d’ordonnance médicale pour leur permettre de subir un test de dépistage.

Profitant du contexte de la campagne de la jonquille de la Société canadienne du cancer, le porte-parole du Parti québécois en matière de Santé, Joël Arseneau, a déposé une motion sans préavis, jeudi à l’Assemblée nationale, pour «demander au gouvernement de déployer un programme de dépistage du cancer colorectal systématique le plus rapidement possible d’ici la fin de la présente législature». La motion a été adoptée à l’unanimité.

Le député des Îles-de-la-Madeleine a souligné que 2550 Québécois meurent chaque année des suites d’un cancer colorectal alors que cette maladie est pourtant évitable, traitable et guérissable selon les spécialistes. Cette statistique en fait le deuxième cancer le plus meurtrier au Québec.

D’après les données de la Société canadienne du cancer, si le diagnostic de cancer survient dans les deux premiers stades de la maladie, le taux de survie s’élève à 90 %. En revanche, s’il survient au stade 4 de la maladie, le taux de survie chute à 11 %.

C’est précisément pour cette raison que les médecins spécialistes, comme l’Association des Gastro-Entérologues du Québec (AGEQ), réclament un véritable programme de dépistage proactif. Dans le cas du cancer du côlon, il est même possible de l’éviter lorsque des lésions, appelées polypes, sont détectées. Un médecin peut effectuer une intervention pour les retirer et empêcher le développement d’un éventuel cancer.

Toujours à l’Assemblée nationale, peu avant l’adoption de la motion, le porte-parole libéral en matière de Santé, André Fortin, avait assailli de questions le gouvernement caquiste sur le délai toujours repoussé de la mise en place d’un programme national de dépistage du cancer colorectal.

En guise de réponse, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a assuré que le déploiement d’un tel programme est «fondamental et important». Il a réitéré que «les travaux sont en cours» pour développer un programme «bien adapté aux besoins de la population du Québec».

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