Plusieurs personnalités aux funérailles de Denise Bombardier

MONTRÉAL — Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées, vendredi soir, à l’église Saint-Viateur d’Outremont pour rendre un dernier hommage à la journaliste et chroniqueuse Denise Bombardier,décédée la semaine dernière. 

Après une allocution de son fils, Guillaume Sylvestre, le chœur des Petits Chanteurs du Mont-Royal a offert une performance d’une trentaine de minutes, qui a conclu la sobre cérémonie en la mémoire de Mme Bombardier. 

«Je viens de perdre ma femme, avec qui j’ai vécu 20 ans. Tous les jours, on ne se quittait pas, a raconté son mari, James Jakson, entre deux poignées de main à la sortie de l’église. J’ai un vide énorme dans ma vie.»

Le premier ministre, François Legault, était présent à la cérémonie. Il tenait à saluer une dernière fois celle qu’il qualifie de «grande Québécoise».

«Denise Bombardier a beaucoup contribué à ce que les Québécois soient encore plus fiers d’être Québécois», a-t-il affirmé, sur le parvis de l’église.

Le drapeau du Québec était d’ailleurs en berne sur la tour centrale de l’hôtel du Parlement, vendredi soir. 

«C’est un peu triste de penser que cette femme pleine d’énergie ne soit plus là, déjà. C’est arrivé très vite. Il y a deux mois elle était en pleine forme», a ajouté le premier ministre.

Plusieurs acteurs du monde politique étaient présents pour se souvenir de celle qui était encore récemment chroniqueuse au Journal de Montréal. 

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a pour sa part rappelé le «courage» de la journaliste en ses opinions. 

«Qu’on soit d’accord ou pas d’accord avec certaines opinions, c’est quelqu’un qui assumait complètement sa participation dans le débat public», a-t-il évoqué. 

«Elle a laissé une marque. Pour les femmes en particulier, elle a ouvert la voie, a déclaré l’ancien premier ministre, Jean Charest. La Denise Bombardier qu’on voyait en public, c’est la Denise Bombardier qu’on rencontrait en privé.»

Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barette, a aussi souligné que Mme Bombardier a «fait éclater le plafond de verre pour plusieurs Québécoises», en étant notamment la première femme à animer une émission d’affaires publiques au Québec.

L’ancienne ministre libérale de l’Éducation, Line Beauchamp, se souvient pour sa part d’une femme à qui elle «doit beaucoup». 

«Denise, elle est intervenue dans ma vie à un moment où, moi, je n’allais pas si bien que ça. Et je pense que c’est une belle histoire, parce que la femme capable d’indignation, puis de démontrer ses idées, elle avait aussi un cœur d’or. Elle était empathique, elle était généreuse», a-t-elle raconté. 

Des collègues du Journal de Montréal de Mme Bombardier, dont Richard Martineau et Normand Lester, sont venus lui rendre un dernier hommage.

Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, souhaite que la chroniqueuse reste dans la mémoire des Québécois. 

Il a salué ses prises de position concernant la protection de la langue française, et son courage pour «dénoncer les dérapages». 

«Évidemment, tout le monde connaît l’affaire Matzneff, mais il y avait autre chose aussi», a dit M. Péladeau. 

Aux nombreux membres de la classe politique s’ajoutaient plusieurs personnalités publiques, dont le compositeur Luc Plamondon et le chef cuisinier Normand Laprise. 

Une journaliste qui «a beaucoup aidé les femmes» 

Les funérailles de Denise Bombardier étaient ouvertes aux membres du public, qui ont été nombreux à se présenter à l’église Saint-Viateur. 

Déjà, sur le coup de 16h, une heure avant la cérémonie, ils étaient plusieurs à patienter à l’extérieur du bâtiment. 

«Mme Bombardier tenait énormément à la langue française», a lancé Yvonne Morissette, qui attendait l’ouverture des portes de l’église. 

«C’était une excellente journaliste, qui avait le courage de ses opinions, et c’est pour ça que je suis présente ici, aujourd’hui. Je devais me présenter pour elle», a-t-elle ajouté. 

Jacques Charlebois garde pour sa part un bon souvenir d’une rencontre avec la chroniqueuse au Salon du livre. 

«Elle nous a fait réfléchir sur plusieurs choses, et je pense que c’est important qu’on vienne la saluer à son départ», a-t-il déclaré. 

«Elle a beaucoup aidé les femmes aussi, à avancer, à croire en nous. C’est quelque chose qu’on a pu remettre à nos enfants aussi, à nos filles », a renchéri Lyne Moreau, qui se tenait à ses côtés. 

Mme Bombardier est décédée le 4 juillet dernier, à l’âge de 82 ans, «à la Maison de soins palliatifs Saint-Raphaël à Montréal des suites d’un cancer fulgurant, entourée des gens qui l’aimaient», avait indiqué sa famille par voie de communiqué.

En plus d’avoir été chroniqueuse au Journal de Montréal, elle a aussi animé plusieurs émissions à Radio-Canada, dont «Le Point», «Trait d’union» et «Aujourd’hui dimanche».

Elle a aussi contribué à plusieurs autres médias québécois et français au fil du temps, notamment «Le Monde», «L’Express», «Le Devoir» et «L’Actualité».

Denise Bombardier a également écrit une vingtaine de romans et d’essais.

Elle a été nommée à l’Ordre du Québec en 2000, puis admise à l’Ordre du Canada en 2015. Elle a également été reçue officière dans l’Ordre de la Légion d’honneur de la France en 2009.

-Avec des informations de Pierre St-Arnaud 

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