Les instances de l’Université de Moncton étudieront la demande de changement de nom

MONCTON, N.-B. — Les autorités de l’Université de Moncton se pencheront sur un éventuel changement de nom de l’établissement, alors qu’une pétition demande qu’on abandonne ce lien avec un officier militaire britannique du XVIIIe siècle impliqué dans la déportation des Acadiens.

Le recteur et vice-chancelier de l’université a déclaré vendredi dans un communiqué que les instances de l’établissement examineront la demande de changement de nom, notamment à l’occasion de la prochaine réunion du Conseil de l’Université, en avril.

Denis Prud’homme écrit que l’analyse de cette proposition démontre que l’université «est à l’écoute de sa communauté et engagée dans la transformation de la société».

L’Université de Moncton compte aussi un campus à Edmundston, dans le nord-ouest de la province, et un autre à Shippagan, dans la péninsule acadienne.

La pétition lancée la semaine dernière a recueilli plus de 1000 signatures, dont des Acadiens éminents comme l’écrivaine Antonine Maillet, l’auteure-compositrice-interprète Edith Butler,  la cinéaste Renée Blanchar et même des Cajuns comme le musicien Zachary Richard.

Le militant Jean-Marie Nadeau, instigateur de la pétition, a déclaré que la communauté acadienne ne voulait pas que l’université soit associée à Robert Monckton. Cet officier militaire anglais et administrateur colonial a joué un rôle actif dans la déportation des Acadiens en 1755, après la victoire de la Grande-Bretagne lors de la guerre de Sept Ans.

«Moi et mes 1200 cosignataires sommes très heureux en Acadie actuellement, a déclaré M. Nadeau en entrevue vendredi. Tout est permis pour l’avenir.»

M. Nadeau a par ailleurs indiqué que des militants avaient aussi demandé une assemblée générale extraordinaire de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick. Selon M. Nadeau, le président de la SANB, Alexandre Doucet, a accepté de convoquer cette assemblée générale extraordinaire le samedi 15 avril — une semaine, donc, avant la réunion du Conseil de l’Université de Moncton. 

«Ce ne sont que de bonnes nouvelles et j’en suis ému jusqu’aux larmes, a dit M. Nadeau vendredi. Je suis encouragé par la réponse des autorités de l’université et j’ai le profond sentiment que cette fois-ci, c’est la bonne.»

L’université tire en fait son nom de la ville de Moncton — du nom de Monckton —, qui compte une importante communauté acadienne.

«Réaffirmons d’emblée, et de manière sans équivoque, que notre institution est acadienne, de langue française et fière de son unicité», écrit le recteur Prud’homme vendredi. 

«Considérant le fondement identitaire du sujet, notre objectif demeure de prendre les meilleures décisions pour l’intérêt actuel et futur de l’institution et de le faire de manière rigoureuse et ordonnée.»

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles. 

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