Les jours de la ministre Sylvie D’Amours sont peut-être comptés

QUÉBEC — La crise qui fait suite à la mort d’une jeune mère attikamek à l’hôpital de Joliette va peut-être coûter son poste à la ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours.

Son patron, le premier ministre François Legault, a démontré des signes d’impatience et a refusé de lui renouveler sa confiance.

Depuis la mort de Joyce Echaquan sous les insultes du personnel soignant, les rapports déjà difficiles entre le gouvernement caquiste et les représentants autochtones se sont détériorés

En conférence de presse jeudi matin au parlement, M. Legault s’est fait demander si Mme D’Amours était la meilleure personne pour occuper le poste de ministre des Affaires autochtones.

Plutôt que de répondre favorablement et lui exprimer la confiance qu’il lui accorde, comme le veut la coutume, il a répondu: «Je suis en train de regarder la situation.» 

Le premier ministre a également évoqué des motifs de son insatisfaction: «Je trouve que ça n’avance pas assez vite, les suites aux recommandations du rapport Viens» sur les relations avec les Autochtones.

Et il a indiqué qu’il allait s’impliquer «personnellement» dans le dossier en ajoutant que le dossier autochtone n’était «pas simple» pour un ensemble de raisons.

M. Legault déplore notamment l’annulation d’une rencontre par le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, récemment.  

«On ne peut pas négocier tout seul, a-t-il lâché, contrarié. Il faut avoir quelqu’un de l’autre côté de la table.»

Le premier ministre a en outre dénoncé l’appétit de certaines communautés qu’il juge trop vorace. «Il y a des nations qui demandent beaucoup d’argent, et puis, évidemment, on a une capacité limitée de payer. On a mis 200 millions $ de côté dans le dernier budget. Ce n’est pas simple avec les 11 nations.»