TORONTO — Les libéraux provinciaux de l’Ontario se réunissent en fin de semaine pour une autre tentative de renouvellement du parti, après un deuxième résultat électoral désastreux consécutif. Et pour préparer une nouvelle course à la chefferie.
L’assemblée générale annuelle du Parti libéral de l’Ontario, au Centre des congrès de Hamilton, devrait être la plus importante en 20 ans, selon les libéraux, avec 1500 militants attendus.
Les membres devront élire un nouvel exécutif et voter sur plusieurs amendements à la constitution du parti, notamment s’il faut s’en tenir aux traditionnels congrès à la chefferie avec délégués sur le plancher, ou passer à une formule de scrutin direct des militants.
Les libéraux avaient eu un débat semblable en 2019, mais la formule «un membre, un vote» avait fait chou blanc.
Steven Del Duca avait été élu par les délégués chef du parti l’année suivante, mais il a démissionné lorsque les libéraux n’ont pas remporté suffisamment de sièges aux élections de 2022 pour obtenir le statut de parti officiel à Queen’s Park. Pour la deuxième fois consécutive.
Mais le vote sur la réforme du mode de scrutin pour le choix du chef libéral avait été un peu serré au congrès de 2019. Ses partisans avaient besoin d’un appui de 66 % des délégués: ils ont obtenu 57 %.
«Plus démocratique»
Cette fois, les partisans d’une réforme espèrent que les libéraux sont plus prêts au changement. Mitzie Hunter, qui a mené la campagne en 2019, a déclaré qu’un système «un membre, un vote» est plus démocratique et conduit à une organisation du parti plus forte.
«Je crois fermement que donner à chaque membre du parti un mot à dire dans la sélection du prochain chef nous met en ligne avec le Parti libéral du Canada et d’autres partis politiques démocratiques modernes dans le monde», a-t-elle écrit dans un communiqué.
Trois politiciens qui ont ouvertement démontré de l’intérêt à se porter candidats à la chefferie sont tous d’accord avec un système de vote direct: le député fédéral torontois Nate Erskine-Smith, son collègue d’Ottawa Yasir Naqvi, qui a déjà été député provincial et ministre dans le cabinet de Kathleen Wynne, ainsi que l’actuel député provincial Ted Hsu, un ancien député fédéral.
Il n’y a pas encore de date pour la course à la chefferie libérale: l’une des premières tâches du nouvel exécutif choisi en fin de semaine sera d’en établir les règles et le calendrier.
Un gros spectacle
Ces conventions avec délégués sont de très gros événements, parfois dramatiques, mais elles ont également été abandonnées par la plupart des autres partis politiques. Les libéraux fédéraux ont décidé en 2009 de mettre fin à ces grosses conventions — ils ont été le dernier grand parti fédéral à le faire.
Il y a souvent plusieurs tours de scrutin dans ces conventions, les candidats perdants concluant des accords pour remettre leur soutien — et donc leur bloc de délégués — derrière un autre candidat, jusqu’à ce qu’une personne obtienne la majorité requise.
Le chef par intérim des libéraux ontariens, John Fraser, a déclaré que le processus lui-même est aussi important que le résultat, compte tenu de tout le travail de reconstruction que le parti doit faire.
«Ce processus nous permet d’aller travailler dans des endroits et des régions où nous devons travailler, déclarait-il récemment. Ça nous permet d’avoir plus de membres. Ça nous permet d’avoir un débat libre et ouvert sur des questions importantes pour les Ontariens — et disons-le: ça aide à collecter des fonds.»
Trois vétérans libéraux ont récemment dirigé un «post mortem» de la défaite «dévastatrice» lors des dernières élections provinciales. Leur rapport a souligné des facteurs tels qu’un chef «impopulaire», le début de la pandémie de COVID-19, un manque de vision globale et un soutien insuffisant dans les campagnes locales.