QUÉBEC — Si un gouvernement Anglade est élu en octobre, tous les milliards de dollars prévus pour le projet caquiste de tunnel entre Québec et Lévis seront plutôt investis en éducation et en santé.
Le coût de ce chantier controversé est estimé au bas mot à plus de 10 milliards $, donc ces sommes iraient en infrastructures scolaires ou dans le réseau de la santé.
«Chaque dollar irait en santé et en éducation», a affirmé la cheffe libérale Dominique Anglade au terme d’une réunion de deux jours de ses élus en vue de préparer la prochaine session parlementaire.
«Quant aux 10 milliards $ prévus, on s’entend qu’avec toutes les hausses de coûts qu’on a vues dans les dernières années, on peut s’attendre à ce que ce montant soit plus qu’atteint.»
Rappelons que le gouvernement Legault s’est engagé à effectuer la première pelletée de terre de ce mégatunnel à deux étages d’ici à la fin de ce mandat, donc avant les élections d’octobre.
Les libéraux, qui étaient favorables au projet sous Philippe Couillard, ont ensuite dit non au modèle de tunnel proposé par la CAQ, mais décident maintenant de renoncer à l’idée même d’une troisième infrastructure pour relier Québec à Lévis.
«Un trou dans le fleuve, c’est 10 milliards $ et c’est à 10 milliards d’années-lumière des priorités des Québécois», a argué Mme Anglade.
«Ça ne passe pas»
Car les priorités des citoyens ont changé, a assuré la cheffe libérale, qui souhaite maintenant que son parti soit résolument reconnu comme progressiste.
«On doit investir dans notre monde, pour que plus jamais, des enfants portent des tuques et des mitaines pour étudier (en raison de l’aération des classes en hiver), pour que plus jamais, des urgences ferment ou des gens attendent des chirurgies.»
Effacés de la carte électorale dans la région au scrutin de 2018, les libéraux ne risquent-ils pas de s’aliéner encore plus les électeurs?
«Ce n’est pas vrai que c’est un projet qui fait l’unanimité à Québec, vous parlerez avec les gens de Québec et non, ça ne passe pas», a déclaré la députée libérale Marwah Rizqy, au côté de sa cheffe.
Aux citoyens de la région de la Capitale-Nationale qui jugent que Québec n’obtiendra donc pas sa juste part des investissements routiers, le Parti libéral répond que des améliorations seraient néanmoins apportées aux infrastructures routières existantes, soit les emprises menant aux deux ponts existants.
Mme Rizqy reproche à la ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, de ne toujours pas avoir réalisé son engagement d’améliorer les approches des ponts.
Les libéraux s’engagent à présenter un plan plus complet et chiffré de mobilité ultérieurement.
Marwah Rizqy réclame notamment de nouvelles études sur les déplacements. Le télétravail mis en place pendant la pandémie a en effet eu des effets sur l’achalandage, estime-t-elle.
Selon elle, les Québécois ne tomberont pas dans «le trou de M. Legault: c’est une lubie qu’il propose».