Les Montréalais honorent la mémoire des soldats morts au combat

MONTRÉAL — Le bruit de canons a retenti lourdement dimanche alors que des Montréalais se sont rassemblés sur la place du Canada au centre-ville pour marquer le centième anniversaire de l’armistice qui a mis fin aux hostilités de la Première Guerre mondiale.

Les anciens combattants présents dans la foule ont fait leur salut pendant qu’un orchestre interprétait l’hymne national, et des dignitaires ont lu des prières et des poèmes en hommage aux Canadiens morts dans des conflits armés.

Deux hélicoptères de l’Aviation royale canadienne ont effectué un survol à basse altitude, au moment où retentissait le premier de 21 coups de canon marquant le début de deux minutes de silence.

Le major général à la retraite Denis Thompson, qui, en 39 ans de carrière, a commandé des troupes outremer à Chypre, en Bosnie, en Afghanistan et dans la péninsule du Sinaï en Égypte, a affirmé que les cérémonies du jour du Souvenir étaient «importantes et cathartiques» pour les militaires.

M. Thompson a confié qu’il avait passé les deux minutes de silence à se souvenir des noms des 25 soldats canadiens et de la douzaine de soldats américains morts sous son commandement en Afghanistan en 2008 et 2009, de même que ceux des 100 militaires revenus au pays blessés.

«Chaque cérémonie, pour moi, a une grande signification. Ce sont deux minutes de silence, j’ai des noms qui sont dans ma tête, je pense à tous ces hommes qui ont perdu la vie pendant la même période de service que moi», a-t-il souligné.

La cérémonie a débuté vers 10 h 30 par une parade à laquelle ont participé des représentants de toutes les forces armées du Canada.

Plus tard, des dignitaires, dont la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et la ministre fédérale du Tourisme, Mélanie Joly, ont été invités à déposer des couronnes. Un orchestre militaire a interprété «Hallelujah» de Leonard Cohen.

«Ce n’est pas le seul geste qu’il faut faire, mais celui de se rappeler est très, très important. C’est très important d’honorer la mémoire de ceux qui se sont battus pour nous, et d’avoir une réflexion critique sur pourquoi on se retrouve toujours avec autant de conflits armés à travers le monde», a dit Mme Plante en mêlée de presse.

Parmi les vétérans présents à la cérémonie, Frederick «Tex» Dawson, un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale âgé de 94 ans, a déposé une couronne sur le cénotaphe au nom de l’Université McGill.

M. Dawson a indiqué qu’il avait rejoint le front au cours des trois derniers mois du conflit, où il avait servi comme soldat d’artillerie en France, en Allemagne et aux Pays-Bas.

«Vous êtes trop jeune pour avoir peur de quoi que ce soit», a-t-il déclaré à propos de son passage dans l’armée.

Le plus fort souvenir de guerre de M. Dawson réside dans l’annonce au haut-parleur de la fin du conflit.

«J’ai couru dans la grange où dormaient les gars et j’ai dit: « La guerre est finie! La guerre est finie! » et bien sûr, ils ne m’ont pas cru», a-t-il relaté lors de la cérémonie à Montréal.

La cérémonie était l’une des nombreuses manifestations organisées dans tout le pays à l’occasion du jour du Souvenir.

Le premier ministre François Legault a participé à une cérémonie sur les plaines d’Abraham à Québec, tandis que le groupe de défense de la langue française Société Saint-Jean-Baptiste devait remettre des médailles à huit anciens combattants du Québec lors d’une cérémonie au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.