Les policiers de la GRC veulent être vaccinés rapidement

OTTAWA — Le syndicat des policiers de première ligne de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) demande aux responsables fédéraux et provinciaux d’envisager pour ses membres un accès rapide à la vaccination contre la COVID-19, à titre de «travailleurs essentiels». 

La Fédération de la police nationale affirme que ses membres ne peuvent pas toujours maintenir une distanciation physique lors des interactions avec les citoyens, ce qui entraîne des contacts étroits chaque jour. Le syndicat plaide que la vaccination de ses membres garantira la sécurité des policiers et des communautés qu’ils desservent.

Le président du syndicat, Brian Sauvé, affirme que des lettres ont été envoyées à tous les premiers ministres des provinces, ainsi qu’aux ministres de la Justice et de la Santé. 

Dans une lettre adressée en janvier au ministre fédéral de la Sécurité publique, Bill Blair, et à la ministre de la Santé, Patty Hajdu, M. Sauvé précisait par ailleurs que sa fédération soutenait la vaccination rapide des travailleurs de la santé et des services sociaux. Mais il soutenait que les policiers de la GRC sont souvent eux aussi en contact étroit avec des citoyens et courent donc eux aussi des risques de contracter la COVID-19. 

«Ils effectuent des contrôles de conformité sur la quarantaine, en personne, et ils appliquent les ordonnances de santé publique, écrivait M. Sauvé. Ils le font dans de nombreux contextes, y compris dans des communautés en crise où le taux d’infection a augmenté.» Dans les collectivités nordiques et éloignées, les policiers de la GRC ont élargi leurs tâches au-delà des fonctions policières traditionnelles, comme répondre aux urgences sanitaires et transporter des patients, a noté M. Sauvé. 

«Le risque que la pandémie a fait peser sur nos membres a entraîné des cas tragiques», soutient aussi M. Sauvé dans sa lettre. «À titre d’exemple, l’un de nos agents autochtones en poste dans une communauté des Premières Nations du nord du Manitoba a contracté la COVID-19 l’automne dernier et a perdu trois membres de sa famille.»

Le Comité consultatif national de l’immunisation a identifié des groupes qui devraient recevoir le vaccin en priorité, notamment les personnes à haut risque de maladie grave et de décès en cas d’infection, ainsi que les travailleurs jugés essentiels dans la lutte contre la COVID-19.

La GRC, de son côté, rappelle que ce sont les provinces et les territoires qui sont responsables de la planification, de l’attribution et de la distribution des vaccins. «Nos partenaires reconnaissent le rôle important que nous jouons pour assurer la sécurité de nos collectivités, a toutefois souligné la caporale Caroline Duval, porte-parole de la GRC. Les travailleurs essentiels, y compris les corps policiers, ont été identifiés parmi les groupes prioritaires étant donné leur risque accru d’exposition et l’importance de maintenir les services essentiels aux communautés.»

Elle admet toutefois que la distribution des vaccins peut être «un peu différente» dans chaque région, en tenant compte de vulnérabilités particulières, comme l’éloignement de certaines communautés.

Mais M. Sauvé estime que les travailleurs essentiels ont beau avoir été identifiés à l’échelle fédérale, les provinces peuvent toujours ignorer ces lignes directrices, «ce qui témoigne de l’incohérence que nous constatons et que nous dénonçons partout au Canada».