Les prestations liées à la pandémie ont réduit la pauvreté des enfants

OTTAWA — Un nouveau rapport indique que les prestations déployées durant la pandémie pour amortir le coup des confinements liés à la COVID-19 ont considérablement réduit le taux de pauvreté des enfants.

L’analyse du groupe anti-pauvreté Campagne 2000 indique qu’en 2020, 13,5 % des enfants canadiens vivaient dans la pauvreté.

Il s’agit d’une baisse par rapport aux 17,7 % de 2019, et aux 24,2 % de 20 ans plus tôt.

Le groupe note que la diminution est la plus forte depuis que le gouvernement fédéral s’est engagé à mettre fin à la pauvreté des enfants en 1989, et représente près de la moitié de la baisse du taux de pauvreté observée sur deux décennies.

Campagne 2000 propose 50 recommandations pour réduire davantage la pauvreté, dont la création d’un supplément à l’Allocation canadienne pour enfants qui ciblerait les familles les plus pauvres.

«Nous ne pouvons pas revenir en arrière. La pauvreté est un choix politique, et le gouvernement fédéral a le choix de mieux reconstruire», a déclaré la directrice nationale de Campagne 2000, Leila Sarangi, lors d’une conférence de presse mardi.

Un rapport de Statistique Canada publié l’année dernière a également souligné comment les prestations de la pandémie ont contribué à réduire l’inégalité des revenus, car les ménages à faible revenu ont vu leur revenu après impôt augmenter à un rythme plus rapide que les autres.

Entre 2015 et 2020, le taux de faible revenu a enregistré sa plus importante baisse, passant de 14,4 % à 11,1 %. Statistique Canada a déclaré que la baisse était en grande partie due à des transferts gouvernementaux plus élevés, à la fois par le biais des prestations en lien avec la pandémie et de l’Allocation canadienne pour enfants.

Miles Corak, professeur d’économie à la City University de New York, a déclaré que les prestations de la COVID-19 ont réussi à inverser les inégalités causées par la pandémie.

«Si vous regardez les données, nous n’avons pas vu un rôle aussi puissant des transferts gouvernementaux contre ces tendances depuis le milieu des années 1990 environ», a souligné M. Corak.

Cela montre que les transferts de revenus sont un outil efficace pour atténuer les inégalités, a-t-il déclaré, mais il est également important d’améliorer les conditions du marché du travail pour les travailleurs. 

M. Corak fait partie des nombreux économistes qui mettent en garde contre l’expansion des programmes de travailleurs étrangers temporaires, qui aident les entreprises à faire venir des travailleurs de l’étranger pour pourvoir des postes vacants. Étant donné que ces emplois ont tendance à être mal rémunérés, les économistes craignent que les programmes ne fassent baisser les salaires.

«Le gouvernement devrait réfléchir à la façon dont il va façonner le marché (du travail) pour une productivité plus élevée, une croissance plus favorable aux pauvres, a-t-il déclaré. Parce qu’il y a des limites à la capacité de transfert fiscal des gouvernements.»

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